un leader séparatiste appelle à la cessation des hostilités et à l’ouverture de négociations

un leader séparatiste appelle à la cessation des hostilités et à l’ouverture de négociations

Capo Daniel, le coordinateur de la plateforme People Rights Advocacy Plateforme (PRAP) qui rassemble des partisans de la cause indépendantiste des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a annoncé dans un communiqué du 4 mai son renoncement à la violence armée. Ancien chef adjoint d’Ayaba Cho Lucas de l’Ambazonia Defence Force (ADF), il a déclaré mettre fin aux hostilités contre le gouvernement central et opter pour la voie de la « non-violence » afin de revendiquer l’autodétermination des régions anglophones. Il a également appelé les combattants sur le terrain à cesser les combats et à désarmer, en prévision de l’ouverture de négociations avec le pouvoir de Yaoundé.
D’après Ngong Emmanuel, véritable nom du chef séparatiste qui serait réfugié à Hong Kong, l’une des raisons de son revirement après avoir commandité plusieurs attaques meurtrières contre l’armée et les civils est que ses milices n’ont jamais réussi à prendre l’avantage sur le terrain face à l’armée. De plus, le mouvement sécessionniste est fragilisé par de nombreuses divisions internes. En effet, en 2023, il avait quitté l’ADF de l’influent Ayaba Cho Lucas, invoquant des différences d’approche idéologique. Depuis lors, il a fondé le PRAP et continuait de diriger des groupuscules armés sur le terrain.
Capo Daniel exprime également ses regrets quant à l’incapacité du mouvement sécessionniste à obtenir la sympathie et le soutien international nécessaires pour la reconnaissance de l’État d’« Ambazonie », envisagé comme union des deux régions anglophones. « Nous devons écouter notre peuple et mettre fin à la guerre », affirme-t-il. Il appelle donc ses partisans à déposer les armes et exhorte les miliciens séparatistes à en faire autant. À ce jour, le gouvernement n’a pas encore formulé de réponse officielle à ces déclarations.
Il est à noter que le mouvement séparatiste a perdu beaucoup de sa puissance au cours des dernières années. Sur le terrain, l’armée a réussi à sécuriser la plupart des villes dans les régions anglophones. De nombreux chefs de milices ont été tués, et plusieurs combattants se sont rendus dans les centres de désarmement et de démobilisation. Les attaques des miliciens deviennent également plus rares. Par ailleurs, la population, excédée par les exactions des combattants armés, a manifesté son mécontentement à travers plusieurs marches de protestation.
Le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a débuté en 2016, suite aux revendications des enseignants et des avocats anglophones. Les attaques armées qui ont éclaté en 2017 et la riposte de l’armée ont, à ce jour, entraîné plus de 6 000 morts, ainsi que des milliers de réfugiés et de déplacés internes.
Ludovic Amara  
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