Le rôle présumé de l’Inde dans des projets d’assassinat est une « affaire sérieuse », selon la Maison Blanche

La Maison Blanche a déclaré lundi qu’elle considérait comme une affaire sérieuse le rôle qu’auraient joué les services de renseignement indiens dans deux projets d’assassinat au Canada et aux États-Unis.

Le Washington Post a rapporté qu’un officier des services de renseignement indiens était directement impliqué dans un projet déjoué d’assassinat d’un citoyen américain qui est l’un des critiques les plus virulents du Premier ministre indien Narendra Modi aux États-Unis. L’article précise que l’officier était également impliqué dans l’assassinat par balle d’un militant sikh en juin dernier au Canada.

Le ministère indien des affaires étrangères a déclaré que le rapport du Washington Post faisait des « imputations injustifiées et non fondées sur une affaire sérieuse » et que New Delhi enquêtait sur la question.

« Les commentaires spéculatifs et irresponsables à ce sujet ne sont pas utiles », a déclaré Randhir Jaiswal, porte-parole du ministère des affaires étrangères, dans un communiqué.

« Il s’agit d’une affaire sérieuse et nous la prenons très, très au sérieux », a déclaré à la presse Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche. « Nous allons continuer à faire part de nos préoccupations.

En novembre, les autorités américaines ont déclaré qu’un fonctionnaire indien avait dirigé le complot dans la tentative de meurtre de Gurpatwant Singh Pannun, un séparatiste sikh ayant la double nationalité américaine et canadienne.

L’Inde s’est déclarée préoccupée par ce lien et s’est dissociée du complot, affirmant qu’elle enquêterait officiellement sur les préoccupations des États-Unis et prendrait les « mesures de suivi nécessaires » sur la base des conclusions d’un groupe d’experts mis en place le 18 novembre.

M. Pannun est l’avocat général de Sikhs for Justice, un groupe que l’Inde a qualifié d' »association illégale » en 2019, en raison de son implication dans des activités extrémistes. Par la suite, en 2020, l’Inde a inscrit Pannun sur la liste des « terroristes individuels ».

La question est délicate tant pour l’Inde que pour l’administration Biden aux États-Unis, qui s’efforcent de resserrer leurs liens face aux préoccupations communes que suscite la montée en puissance de la Chine.

La nouvelle du complot américain est intervenue deux mois après que le Canada a déclaré qu’il examinait des allégations crédibles établissant un lien potentiel entre des agents indiens et le meurtre, en juin, de Hardeep Singh Nijjar, un autre séparatiste sikh, dans la banlieue de Vancouver.

L’Inde a fermement rejeté les accusations d’Ottawa.