Au Cameroun, l’action de l’Eglise auprès des enfants en situation de rue

Au Cameroun, l’action de l’Eglise auprès des enfants en situation de rue

« Les enfants en situation de rue, il faut les
approcher, il faut les écouter, il faut les convaincre 
», affirme Didier Mbiateu, éducateur à la chaîne des
foyers saint Nicodème, encadreur des enfants depuis 1999. Il a la mission de
ramener à la chaîne des foyers saint Nicodème des enfants en situation de la
rue.

Créée en 1996 par la religieuse sœur Marie Roumy, ces foyers visent à d’accueillir, soutenir, scolariser
et former à divers métiers les enfants de la rue en vue de leur réinsertion
familiale ou sociale. Pour y parvenir, elle s’est dotée des infrastructures
adéquates et d’un personnel expérimenté.

« Pour réussir à convaincre ces enfants à quitter la rue
nous travaillons en collaboration avec leurs leaders dans la rue. Il faut
parler leur langage. Chaque enfant est un cas unique
 », relate Didier
Mbiateu. Cette approche permet de mener vers les foyers des dizaines de jeunes garçons et
filles. Chacun d’entre eux à une histoire particulière qui l’a conduit dans la
rue.

« À l’âge de 13 ans, l’école ne m’intéressait plus
beaucoup, je voulais être autonome. Je me suis lancé dans le commerce des choux
qui me permettait de gagner de l’argent 
», raconte ainsi le jeune Sosthène. AIl fugue de la maison familiale dans la ville de Bafoussam à l’ouest du
Cameroun pour se retrouver à Douala dans la rue. « Je n’ai pas prévenu ma mère de mon départ de Bafoussam. Je me suis retrouvé à Douala, obligé de vendre les
cartons et la ferraille pour manger. 
» Cette histoire n’est pas isolée et rejoint celle de plusieurs autres jeunes qui
ont quitté la maison familiale à la recherche d’une vie meilleure dans une autre ville du Cameroun.

Ibrahim, issu d’une famille polygame très nombreuse, est
quant à lui parti de la partie septentrionale du Cameroun pour se retrouver à
Yaoundé puis à Douala. « J’ai quitté la maison à l’extrême nord à l’âge de
12 ans. Nous étions 27 enfants issus de trois femmes et les parents n’arrivaient
plus à s’occuper de ma scolarité. Après un an passé à Yaoundé j’arrive dans la
rue à Douala en 2006 
», confie Ibrahim. Des profils et bien d’autres qui
sont repérés par la chaîne des foyers saint Nicodème.

L’accompagnement
spirituel comme plus-value dans la réinsertion

Les enfants en situation de la rue accueillis à la chaîne des
foyers saint Nicodème bénéficient des traitements divers en fonction de leur
profil et de leurs aptitudes. « À chaque enfant un profil d’accompagnement
bien défini. Selon qu’on est en situation de stabilisation, de scolarisation ou
de formation professionnelle. À chaque situation correspond une organisation
bien déterminée 
», explique le père Serge Evina, directeur de la chaîne des
foyers. Les formations
professionnelles disponibles sont entre autres pisciculture, agriculture, élevage
de porcs et poulets, boulangerie, menuiserie, etc.

Au-delà des activités ludiques, éducatives, champêtres,
intellectuelles et professionnelles, les pensionnaires de la chaîne des foyers
saint Nicodème bénéficient d’un accompagnement spirituel pour leur réinsertion
familiale ou sociale. « Nous avons tous les vendredis et tous les
dimanches deux grands séminaristes qui viennent pour la culture religieuse de
ces enfants. Avec eux, ils parlent religion, spiritualité et vie
personnelle
 », précise le père Serge Evina.

De plus, des messes sont célébrées et
deux prêtres vivent avec les enfants et sont disponibles pour eux. Cette présence a suscité chez plusieurs de ces anciens enfants de la rue le désir de
recevoir les sacrements d’initiation chrétienne. « Nous avons une dizaine
de jeunes qui demande à recevoir les sacrements
d’initiation chrétienne 
», se réjouit le directeur de la chaîne des foyers
saint Nicodème.

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