une opération spéciale pour permettre à 80 000 enfants du primaire de passer les examens officiels

une opération spéciale pour permettre à 80 000 enfants du primaire de passer les examens officiels

Le ministre de l’Éducation de base (Minedub), Laurent Serge Etoundi Ngoa, a lancé, le 22 mars à Yaoundé, une opération spéciale d’établissement et de délivrance d’actes de naissance aux élèves du niveau 3, c’est-à-dire ceux des classes de Cours moyen première et deuxième années (CM1-CM2) pour le sous-système francophone et de Class 5 et Class 6 pour le sous-système anglophone. L’objectif à terme est d’établir, dans un délai de deux mois, 80 000 actes de naissance pour des élèves nécessiteux dans les écoles primaires publiques du Cameroun, en vue de leur permettre de passer notamment les examens officiels. Les enfants qui n’ont pas d’acte de naissance ne peuvent par exemple pas passer le CEP, l’examen de fin d’études primaires, ce qui en fait un document essentiel pour s’assurer que les filles et les garçons peuvent rester à l’école.
Selon la carte scolaire de l’année 2022/2023, quelque 1 569 660 enfants du primaire n’ont pas d’acte de naissance, dont 276 280 du niveau 3. L’absence de cette pièce va inévitablement compromettre leur participation aux examens et concours de la session 2024 et constituer plus tard un frein pour la suite de leurs études. Pour sauver l’année scolaire de ces enfants, le ministre de l’Éducation de base a opté pour une opération d’enregistrement hors-délai de naissance des élèves non déclarés à l’état civil. Cette opération spéciale s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui à la réforme de l’éducation au Cameroun (Parec) qui vise à promouvoir l’apprentissage pour tous dans le pays, financé par la Banque mondiale. Elle bénéficie aussi de l’appui du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
Dans le cadre de cette opération, le ministre de la Justice, Laurent Esso, a instruit les présidents des cours d’appel et les procureurs généraux près lesdites cours en vue de la tenue d’audiences foraines spéciales dans leurs ressorts respectifs aux fins de la délivrance des jugements supplétifs d’actes de naissance aux élèves en fin de cycle primaire. Ces audiences doivent se tenir du 1ᵉʳ au 19 avril prochain. Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a, quant à lui, pris des mesures pour la délivrance rapide des certificats d’âge apparent. De son côté, le ministre de la Décentralisation et du Développement local, Georges Elanga Obam, a demandé aux maires de commune de faciliter la délivrance desdits actes de naissance, rapporte le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.
Au Cameroun, l’enregistrement des naissances est gratuit dans les neuf premiers mois suivant la naissance d’un enfant, mais seulement 33,9 % d’enfants de moins de 5 ans sont enregistrés, selon les données officielles (MICS 2014). Les enfants et les adultes qui n’obtiennent pas une identité légale après le délai fixé par la loi doivent faire un jugement supplétif. « Quand vous dépassez les 90 jours légaux, c’est à ce moment-là que vous allez avoir les timbres à payer et il y a une procédure par juridiction où on va vous demander 5 000 FCFA pour pouvoir réunir tous les éléments nécessaires », explique Jean-Pierre Edjoa, directeur de la protection sociale de l’enfance au ministère des Affaires sociales (Minas). Mais certains parents jugent cette procédure longue et coûteuse.
Patricia Ngo Ngouem
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