quelles sont les lignes concernées ?

quelles sont les lignes concernées ?

L’exécutif européen entérine la suppression des lignes entre Paris-Orly (photo) et Bordeaux, Nantes et Lyon. Markus Mainka – stock.adobe.com

L’interdiction des vols quand existe une alternative en train de moins de 2h30 vient d’être validée par la Commission européenne. Avec plus d’incidence pour les voyageurs sur le long terme que sur le court terme.

Est-ce la montagne qui accouche d’une souris ? Cela en a tout l’air. La Commission européenne a validé le 2 décembre la mesure française de suppression des vols intérieurs lorsqu’il existe une alternative en train de moins de 2h30. Cette disposition est inscrite dans la loi climat et résilience de 2021 issue de la Convention citoyenne. La France devient ainsi le premier pays d’Europe à avoir mis en place une telle mesure. En réalité, son effet sera très limité et passera inaperçu auprès des voyageurs, du moins dans les trois prochaines années.

L’exécutif européen ne fait qu’entériner la fin de trois lignes en réalité déjà supprimées en 2021. «Les trois liaisons entre Paris-Orly et Bordeaux, Nantes et Lyon seront interdites à tout transporteur», souligne la décision d’exécution 2022/2358 inscrite au Journal officiel de l’Union européenne. La décision de Bruxelles conforte donc la position française.

D’autres lignes maintenues mais en sursis

Les cinq autres lignes sur la sellette ont reçu une dérogation et sont donc maintenues en l’état pour au moins trois ans. «Les liaisons entre Paris-Charles de Gaulle (CDG), d’une part, et Bordeaux et Nantes, d’autre part, sont exclues du champ de la mesure, du fait d’un temps de trajet ferroviaire supérieur à 2h30 pour rejoindre la gare de l’aéroport Paris-CDG (avec des meilleurs temps de trajet respectivement autour de 3h30 et 3h)», détaille la Commission.

Autres lignes maintenues : Paris CDG-Rennes, Paris CDG-Lyon et le Lyon-Marseille. Raison invoquée : «l’état actuel de l’offre de train». «Même si les trajets ferroviaires peuvent offrir des temps de parcours inférieurs à 2h30, ils ne permettent pas d’accéder suffisamment tôt le matin à l’aéroport de Paris-CDG (ou de Lyon Saint-Exupéry dans le cas de la ligne Lyon-Marseille), ou d’en partir suffisamment tard le soir.»

Réexamen de la mesure dans trois ans

Les vols en correspondance échappent aussi au couperet. Il est donc toujours possible, par exemple, de réaliser un vol Rennes-Paris CDG dans le cadre d’un voyage avec escale. La loi climat prévoyait la suppression de ces vols d’apport destinés à alimenter les hubs parisiens. Or la Commission européenne estime qu’une dérogation présenterait «un risque de discrimination et de distorsion de la concurrence entre les transporteurs aériens» et se ferait au détriment des transporteurs dont le «modèle économique n’est pas axé sur les passagers en correspondance».

L’ensemble de ces mesures sera réexaminé dans trois ans. La suppression de nouvelles liaisons aériennes est corrélée à «une future amélioration des services ferroviaires, avec des fréquences suffisantes et des horaires satisfaisants, notamment pour les besoins des correspondances», indique le texte. Par ailleurs, «une liaison précédemment interdite pourra être à nouveau desservie si la qualité du service ferroviaire change et ne remplit plus les conditions d’un service satisfaisant».

Le train pour remplacer les vols courts, cela existe déjà

Avec la disparition annoncée de certains vols intérieurs, les voyageurs pourraient être séduits par la combinaison du train et de l’avion. Grâce à un partenariat entre la SNCF et douze compagnies aériennes (Air France, Air Caraïbes, Air Transat…), le service Train + Air créé il y a 25 ans permet d’emprunter les deux modes de transport avec un seul billet et en réalisant une seule réservation. Avantage indéniable : en cas de correspondance manquée, le passager est placé sans frais sur le vol ou le train suivant.

Ailleurs en Europe, le train tend de plus en plus à remplacer les vols intérieurs courts, notamment dans le cadre d’une correspondance avec un long-courrier. En Allemagne, grâce au service Lufthansa Express Rail, les voyageurs peuvent rejoindre le hub de Francfort par le rail plutôt que par les airs. Depuis quelques mois, grâce à un partenariat avec Thalys, l’américaine Delta et la néerlandaise KLM proposent à leurs passagers de réaliser la liaison entre Bruxelles et Amsterdam en train (1h53, contre 45 minutes en avion) avec un seul et même billet.

EN VIDÉO – La Commission européenne valide la suppression de vols intérieurs courts en France

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