comment la France veut doubler le nombre de réservistes

comment la France veut doubler le nombre de réservistes

Comme le souhaitait le président de la République sur les conseils du chef d’Etat Majors des Armées, le ministre des Armées a organisé un groupe de travail pour doubler le nombre de réservistes avec l’appui des entreprises.

Les armées françaises recrutent. Non seulement des soldats professionnels, mais aussi des réservistes qui composent la Garde nationale dans les armées (terre, air, mer, cyber, spatial), l’énergie ou l’armement. Le 13 juillet dernier, lors de la réception au ministère des Armées, Emmanuel Macron a annoncé son intention de doubler le nombre de volontaires civils en le faisant passe de 40.000 volontaires civils d’au moins 17 ans à 80.000 pour épauler les effectifs de l’armée française qui avec 205.000 soldats est la première d’Europe.

Le ministère des Armées a créé un groupe de travail qui s’est réuni pour la première fois le 21 novembre. Sa mission est de déterminer les missions et évaluer les besoins de la réserve afin dans tenir compte dans la prochaine loi de programmation militaire. Ce groupe est composé de militaires, de parlementaires, de représentants syndicaux (salariés et patronat)

La réserve est en réalité composée de 77.000, dont 21% de femmes. Les civils forment le 1er niveau. Ils sont répartis selon leur compétence. 25.000 servent dans l’armée de Terre, 6000 dans la Marine et 9000 dans les autres unités. L’idée de d’en faire un corps de 80.000 personnes. Le second est composé des ex-militaires d’active soumis à une obligation de disponibilité durant les 5 ans suivant leur départ des forces armées.

Aptitudes et limite d’âge

Cette ambition d’accroitre la réserve a été lancée il y a plus d’un an par le Chef d’Etat-Major des Armées (Cema), le général Thierry Burkhard. En octobre 2021, dans la vision stratégique, il annonçait la nécessité de donner plus de place à la réserve opérationnelle.

« Au-delà de la fonction protection, elle doit contribuer à la prise en compte des enjeux de résilience et de volume des forces », précisait le général Thierry Burkhard .

Le groupe de travail planche sur le recrutement de ces réservistes. Il va falloir étendre les conditions d’accès tant sur les aptitudes physiques que sur l’âge. « Pour des missions comme le cyber, les compétences sont les plus importantes », signale le ministère des Armées. Quant à l’âge, il pourrait être augmenté de 5 ans et pourrait atteindre dans certaines fonctions, comme le médical, 77 ans. « Ce sera fait là où c’est pertinent, mais l’objectif est surtout de recruter des jeunes ».

« Contribuer à la défense de son pays doit devenir un droit », avait déclaré il y a quelques mois Sébastien Lecornu, ministre des Armées.

Les missions confiées à ces troupes sont diverses. Si la très grande majorité est affectée sur le territoire national et en outre-mer, dans certaines circonstances et avec des compétences particulières, certains sont partis en Opex.

« Pendant Barkhane, nous avions dans notre unité un officier de réserve spécialisé dans le cyber. Dans le civil, il dirige une entreprise informatique et son expertise nous a été précieuse », nous a confié un officier de l’armée de Terre.

La question financière

Pour cela, le groupe de travail réfléchit à assouplir les règles pour permettre d’accomplir des missions sans pénaliser le fonctionnement des entreprises. Des discussions sont même menées avec les organisations patronales et syndicales. Le Medef, dont le président Geoffroy Roux de Bézieux est réserviste des commandos marines, devrait aussi soutenir le projet.

« Les réservistes ne sont pas obligés de déclarer ce choix dans les entreprises. Ces réservistes clandestins effectuent leurs périodes sur leur temps libre, le week-end et pendant leurs vacances », indique le ministère des Armées qui souhaite aussi que ce don de temps soit pris en compte pour la retraite, comme l’était le service national.

Reste enfin la question financière. Le ministère des Armées compte intégrer le coût du doublement de la réserve dans la prochaine loi de programmation militaire.

« Le budget actuel est entre 150 et 200 millions d’euros. Faudra-t-il le doubler? Mais le périmètre financier est difficile à délimiter parce qu’il y a une mutualisation du matériel, mais on ne peut créer une réserve sérieuse sans l’équiper », a indiqué le ministère des Armées.

Pascal Samama

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