manœuvre politique pour un second acte

manœuvre politique pour un second acte

Dans un tourbillon d’activités dignes d’un prestidigitateur politique, le cirque présidentiel algérien ne semble jamais s’arrêter. Le sénile en “chef“ du régime d’Alger qui veut se succéder à lui-même à El Mouradia, paraît se préparer en catimini, non sans une certaine ironie du sort.  Un air de déjà-vu s’installe et avec lui, le parfum entêtant de la manipulation. 

Dans les méandres souvent obscurs de la politique algérienne, où la discrétion est parfois synonyme de manœuvres savamment orchestrées, un événement récent suggère que la campagne pour la présidentielle a démarré. Elle a débuté, non pas en fanfare, mais plutôt dans un murmure à peine perceptible aux oreilles non averties.

Alors que la surface de l’eau politique semble calme, les courants sous-jacents sont tumultueux, dans les coulisses et les arcanes de la scène politique algérienne, des mains invisibles, mais ô combien habiles, ont, tout dernièrement, orchestré le lancement d’une page Facebook. Cette dernière dédiée à propulser l’un des deux séniles du Muppets show made in Algeria vers un nouvel épisode présidentiel.

L’origine de cette page demeure un mystère plus épais que le smog d’un soir d’hiver à Alger. Avec ou sans la bénédiction du président ? “That’s the question“ que même Hercule Poirot trouverait délicieuse à démêler. La page, qui semble sortir des profondeurs d’une arène digitale, est arrivée sur les réseaux sociaux avec toute la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Toutefois, si l’on revenait un peu en arrière, on constaterait, qu’à l’époque de Bouteflika, les comités de soutien foisonnaient aussi, suppliant le président de continuer à régner. Vingt ans de règne, et quel règne : un mélange de rapine et de chaos orchestré par des mains que l’on pourrait croire sorties tout droit d’un film de gangsters. Et, voici que le même script semble se rejouer sous nos yeux ébahis, avec les deux séniles dans la loge-balcon, Statler ou Waldorf, c’est tout comme dans le rôle principal.

Les médias algériens, qu’ils soient publics ou privés, pour peu qu’ils soient bons caresseurs dans le sens du poil, chantent déjà les pleines louanges de notre cher raïs potentiel. Ils lui tissent une toile de propagande aussi subtile que le fameux éléphant ci-haut. Et, quelle surprise, le candidat ne fait partie d’aucun parti politique ! Mais, qu’à cela ne tienne, une coalition hétéroclite de partis, les mêmes qui adulèrent naguère Bouteflika en son temps, semble déjà se former pour le soutenir. Nostalgie quand tu nous tiens !

Cependant, calmons nos ardeur et enthousiasme. Le “tonton ou 3amou“, comme l’osent l’appeler certains avec une familiarité déconcertante pour un président, n’a encore rien annoncé officiellement. A bientôt 80 piges, il se drape dans un mystère digne d’un oracle, laissant planer le suspense. « Je ne vais pas répondre, car avant l’heure, ce n’est pas l’heure », a-t-il déclaré tout récemment. Quelle élégance ! Quel art de la diversion !

Mais, entre les lignes de cette énigmatique réticence, se dessine une trame plus sombre. Un second mandat pour le sénile d’à côté, pourrait être aussi bénéfique à l’Algérie qu’une démocratie à la scandinave. Entre tensions diplomatiques, prisonniers d’opinion par centaines et une économie qui pédale dans la semoule, la perspective d’un bis repetita sous sa direction pourrait bien être le spectacle de trop. Pour un pays déjà fort éprouvé politiquement, socialement, économiquement…, cela la fout mal.

Dans cette tragicomédie politique, la seule certitude est que le spectacle du Muppets show made in Algeria, must go on. On doit continuer, avec ou sans applaudissements. Reste à voir si les électeurs seront au rendez-vous pour ce second acte, ou s’ils choisiront de quitter la salle avant que les lumières ne s’éteignent.

D’aucuns, de ceux qui rêvent qu’il ne tentera pas second quinquennat ou presque, doivent se mettre à jour après avoir été formatés lors de son dépôt par les militaires une première fois à la tête de l’Algérie. Aussi, pour peu que Dieu lui prête vie d’un soupçon de jouvence, il pourra s’essayer encore à quelques mandats de plus. Ben quoi ! On ne change pas une équipe qui gagne même si à chaque rencontre, elle est perdante sur tapis vert.

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