A Maroua, une unité de production du charbon écologique voit le jour pour lutter contre la déforestation

A Maroua, une unité de production du charbon écologique voit le jour pour lutter contre la déforestation

Au Cameroun, le bois et le charbon représentent respectivement 82,3% et 30,6% de la consommation énergétique des ménages sur l’ensemble du territoire national, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). En zone rurale et dans certaines régions du pays telles que l’Extrême-Nord, l’on note une plus grande utilisation du feu de bois comme énergie de cuisson, soit 95%. Cette utilisation accrue du charbon de bois, qui implique une déforestation, est l’une des causes responsables de pollution et d’émission de gaz à effet de serre. Elle est aussi une menace à la préservation de la biodiversité et de la sécurité alimentaire.
C’est pour remédier à cela que le PNUD a récemment remis une unité de production du charbon écologique à des associations féminines de l’Extrême-Nord. Installée au Centre des technologies appropriées (CTA) de Maroua, celle-ci est notamment constituée de cinq fours externes, d’un four de carbonisation, d’un broyeur semi-industriel, d’un mélangeur semi-industriel et d’une chambre de refroidissement, d’après le quotidien à capitaux publics Cameroon tribune. Les bénéficiaires ont préalablement été formées au processus de fabrication du charbon écologique, présenté comme une solution alternative visant à alléger la pression exercée sur les forêts.
« Encore appelé charbon vert ou Bio-charbon, le charbon écologique est un combustible solide produit à partir de résidus agricoles et ménagers biodégradables, riches en carbone. C’est l’une des solutions innovantes locales, actuellement développée dans plusieurs pays du sud, y compris au Cameroun. En fonction de la zone géographique, et des activités économiques qui s’y développent, il peut être produit à partir de divers déchets organiques (rebus de scierie, déchets agricoles, déchets ménagers, déchets de l’industrie agroalimentaire). Il se présente sous forme de briquettes ou de boule de la taille de morceaux de charbon de bois traditionnel », explique le PNUD.
Ce combustible écologique a l’avantage de contribuer à la fois à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la salubrité des villes et villages. « En effet, c’est un charbon biodégradable dont l’empreinte écologique est neutre sur l’environnement. Par conséquent, il pollue très peu et permet de protéger les forêts et la biodiversité », indique l’agence onusienne. A titre d’illustration, si l’on écoule une tonne de charbon écologique, l’on a préservé 2 tonnes de bois et une tonne de charbon classique d’une part, et d’autre part, l’on a valorisé 5 tonnes de déchets et séquestré 3,7 tonnes de CO2, apprend-on. En plus de générer des revenus pour les populations, le PNUD pense que cette activité peut aussi jouer un rôle majeur dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale dans l’Extrême-Nord, région affectée par les exactions de Boko Haram et les conflits communautaires.
P.N.N
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