En Algérie, peine de mort pour 49 accusés du lynchage de Djamel Bensmail

Le tribunal de Dar El-Beïda, dans la banlieue d’Alger, a décidé de condamner à mort 49 personnes accusées d’avoir participé au meurtre de Djamel Bensmail en Kabylie au mois d’août 2021, rapporte le quotidien francophone d’État, L’Expression. Le jeune homme de 38 ans avait été lynché en août 2021 par une foule en colère qui le soupçonnait d’être un pyromane à l’origine des feux de forêt qui s’étaient déclenchés dans la région, faisant 90 morts.

Cette lourde condamnation d’un si grand nombre d’inculpés est “une première” dans l’histoire de la justice algérienne, indique Al-Quds, journal arabophone établi à Londres.

À l’époque, des vidéos avaient été publiées sur les réseaux sociaux et montraient comment des Kabyles en colère avaient encerclé un véhicule de police dans lequel se trouvait Djamel Bensmail, avant de l’extraire et de le battre à mort. Certains prenaient même le temps de faire des selfies devant le cadavre de la victime. Avant la tragédie, les autorités avaient estimé que la “piste criminelle” était sérieusement envisagée.

Dans le collimateur du pouvoir, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, le MAK, classé mouvement terroriste, et dont le chef, Ferhat Mehenni, exilé en France, a été récemment condamné à la perpétuité. Les personnes condamnées sont soupçonnées d’appartenir à ce groupe d’indépendantistes.

Si certains accusés ont reconnu avoir participé au lynchage de Djamel Bensmail, d’autres ont nié en bloc et ont expliqué à la cour qu’ils étaient présents sur les lieux par simple curiosité, révèle le site d’information de la chaîne Skynews Arabia.

Contacté par Skynews Arabia, l’avocat de la défense a estimé que ce verdict inédit est beaucoup trop sévère. De son côté, l’avocat algérien Hassen Brahimi a expliqué qu’en Algérie les sentences de peine de mort équivalent à une peine de prison à vie. La peine capitale n’a pas été appliquée dans le pays depuis 1993.