quand Boris Johnson se lâche sur la France et l’Allemagne

quand Boris Johnson se lâche sur la France et l’Allemagne

Boris Johnson, à Londres, le 6 septembre. HANNAH MCKAY / REUTERS

Dans un entretien sur CNN Portugal, l’ancien premier ministre britannique dénonce le «déni jusqu’au dernier moment» de la France face à la perspective d’une invasion russe.

Correspondant à Londres,

BoJo n’a jamais eu la langue dans sa poche, et c’est encore moins le cas depuis qu’il n’est plus aux affaires. Sur CNN Portugal, l’ancien premier ministre britannique a confié que, l’hiver dernier, la France avait été «dans le déni jusqu’au dernier moment» face à la perspective d’une invasion russe en Ukraine.

Selon Boris Johnson, les nations occidentales étaient très divisées sur le sujet ukrainien avant que Moscou ne lance son attaque sur l’Ukraine le 24 février. «Cela a été un énorme choc, a-t-il dit, nous pouvions voir les groupes tactiques de bataillons russes s’amasser, mais certains pays avaient des appréciations très différentes». CNN rappelle qu’Emmanuel Macron était en pointe pour discuter avec Vladimir Poutine. Et qu’en mars, le chef du renseignement militaire français, le général Eric Vidaud, aurait été prié de démissionner de son poste en partie pour «ne pas avoir anticipé» l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

«Une façon désastreuse de voir les choses»

Deux autres grands pays de l’UE en prennent pour leur grade. L’Allemagne, d’abord, accusée d’avoir initialement privilégié une défaite militaire ukrainienne rapide à un long conflit. «Le point de vue allemand était que si cela devait se produire, ce serait un désastre. Il était donc préférable que tout cela se termine rapidement et que l’Ukraine plie» a affirmé Johnson, citant «toutes sortes de raisons économiques solides» pour cette approche. «Je ne pouvais soutenir cela, c’était une façon désastreuse de voir les choses, a-t-il poursuivi. Mais je peux comprendre pourquoi ils ont pensé et ressenti cela» a poursuivi BoJo. Une allusion à la dépendance énergétique allemande à l’égard de Moscou. Ces révélations ont suscité un démenti cinglant des Allemands, qui ont pointé que l’ex-premier ministre avait «une relation spéciale avec la vérité».

Johnson charge aussi l’Italie, révélant que Mario Draghi, au pouvoir à l’époque, s’était dit «incapable de soutenir la position que nous prenions» étant donné sa dépendance «massive» aux hydrocarbures russes. Boris Johnson reconnaît toutefois qu’une fois les hostilités lancées, tous les pays européens se sont ralliés à la cause ukrainienne et lui apportent aujourd’hui un soutien indéfectible.

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