Inde: face aux pics de pollution, quelles leçons à apprendre de la Chine?

Inde: face aux pics de pollution, quelles leçons à apprendre de la Chine?

L’Inde subit des pics de pollution de l’air de plus en plus fréquents. Si Delhi ressemble au « Pékin d’il y a 20 ans », le problème de la capitale indienne est devenu un problème pan-indien, la pollution atmosphérique réduisant de près de six ans l’espérance de vie des habitants du pays. 

La pollution atmosphérique est un sujet omniprésent et fréquent. Les hivers sont de plus en plus difficiles, d’après certains habitants de la capitale. En Inde, le public est de plus en plus conscient de l’impact de la pollution atmosphérique sur la vie quotidienne. Des problèmes à long terme apparaissent, tels que les maladies chroniques.

Cela a également un impact sur l’économie, avec un souci principal : le manque de volonté politique pour faire face au problème. L’une des raisons est que le gouvernement souhaite faire avancer le pays dans son industrialisation. La corrélation entre l’activité économique et la pollution est évidente, et le sujet de la pollution est devenu si grave, si important – la pollution atmosphérique extrême qui touche l’Inde réduit l’espérance de vie de près de six ans pour ses habitants – que les experts expliquent qu’il n’est plus possible de ne pas s’en préoccuper afin de tout faire pour améliorer la croissance du PIB.

La Chine, exemple à suivre

Il y a pourtant un exemple à suivre, celui de la Chine. Elle est parvenue à réduire sa pollution de l’air, tout en maintenant son économie sur une bonne trajectoire. En 2013, la gronde du public s’est fait savoir – la pollution atmosphérique avait atteint un tel seuil que le gouvernement a été conduit à un tournant dans la gouvernance du pays en matière de pollution de l’air. 

Cette année-là, la Chine a lancé une campagne quinquennale agressive à l’échelle nationale pour lutter contre la pollution de l’air et réduire le smog en imposant des contrôles stricts, notamment en remplaçant la production d’électricité à partir du charbon par des énergies renouvelables et du gaz naturel, et en réglementant l’utilisation des voitures dans les grandes villes. La capitale Pékin, par exemple, a vu les niveaux de particulate matter – particules fines en français – diminuer de plus de moitié depuis la campagne de 2013. 

Un vaste réseau de surveillance de la qualité de l’air a également été mis en place pour collecter une grande quantité de données environnementales dans tout le pays.

Même chemin pour l’Inde ?

Selon des analystes indiens, l’Inde pourrait connaître une croissance économique similaire à celle de la Chine et des autres grandes économies sans suivre les traces de ses émissions et sans compromettre la qualité de l’air.

Encore une fois, il s’agit de trouver des outils réglementaires efficaces et compatibles avec la nécessité urgente et vitale d’une croissance économique rapide et continue. Si vous rendez tout le monde malade et réduisez la durée de leur vie, il s’agit de coûts humains réels. 

Parmi les solutions à appliquer le plus rapidement possible, en abandonnant les sources d’énergie polluantes, l’Inde pourrait, d’ici à 2030, réduire de 20% ses émissions des petites particules les plus nocives. 

L’Inde peut certainement améliorer la qualité de l’air tout en continuant à utiliser des combustibles fossiles, mais à long terme, des sources d’énergie plus propres seront probablement le moyen le plus rentable de maintenir la qualité de l’air du pays.

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