Algérie, Sahara et chaises musicales politiques 

Algérie, Sahara et chaises musicales politiques 

Dans un scénario digne d’un thriller diplomatique, le pantin préféré des marionnettistes d’Alger a ouvert hier, grand, les portes d’El Mouradia et déroulé le tapis rouge à son homologue de la pseudo RASD, Brahim Ghali ou Mohamed Benbatouche pour ses intimes. Ce dernier, au demeurant, était accompagné du chef des milices séparatistes, Mohamed El Ouali Akik. 

Une manœuvre spectaculaire, digne des plus grandes pièces de théâtre de l’absurde du régime des séniles d’Alger, visant à attirer l’attention sur un allié qui semblait avoir disparu des radars depuis un certain temps et qui tente en vain de se faire entendre sur la scène internationale. On ne vous dit pas, l’événement a secoué bien des chancelleries et mis en émoi les acteurs de la scène internationale. On en redemande ! 

D’ailleurs la fameuse agence de presse officielle algérienne ne s’y est pas trompée quand elle s’est contentée d’annoncer succinctement, que, « le président de la République d’Algérie, a reçu ce mardi à Alger le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et Secrétaire général du Front polisario, Brahim Ghali« . 

Cela dit, dans ce ballet diplomatique, les protagonistes étaient entourés de leurs séides de confiance, l’incontournable Saïd Chanegriha, le sénile chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), et celui qui porte deux prénoms ou deux noms à la fois, c’est selon, Boualem Boualem, un directeur de cabinet qui passait par là. C’est que, le ton de cette “causerie“ tendait du côté militaire, paraît-il. D’où la présence, évidemment, de toute la sénilité de la chefferie militaire de l’Algérie du Nord et de l’Algérie du Sud.  

Entretemps, à New York le Conseil de sécurité de l’ONU tenait une séance de consultations sur le processus de paix au Sahara marocain, sous l’œil vigilant des observateurs internationaux. Un instant de vérité où les grandes manœuvres diplomatiques se jouaient dans les coulisses du pouvoir. Parce que quoi de mieux qu’un petit tête-à-tête pendant que les émissaires diplomatiques jouent leur petit jeu à New York ? Ah, la diplomatie, toujours pleine de surprises et de drames. 

C’est que, l’Algérie avait envoyé son émissaire de la diplomatie en mission à New York, une « mission de travail » bien sûr ! Comme si c’était une simple affaire de routine. Ahmed Attaf donc est apparu comme par magie juste à temps pour une réunion à huis clos au Conseil de sécurité sur le Sahara occidental. C’est dingue comme le “timing“ ou minutage est toujours parfait dans ces affaires-là.  

Et devinez quoi ? Sa journée avait commencé par une rencontre « casual » avec Staffan de Mistura, l’envoyé personnel de l’ONU pour le Sahara occidental, dans les confortables locaux de la mission permanente de l’Algérie aux Nations unies. Ceci, avant que les diplomates ne se livraient à leurs joutes verbales. On ne vous dit pas, Mohamed Sidi Omar, représentant du polisario auprès de l’Institution onusienne, n’a eu de cesse de jongler avec les mots pour tenter de convaincre l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, de la justesse de sa cause. Une danse diplomatique où chaque geste et chaque parole était scruté avec une attention fiévreuse. 

Alors qu’en huis clos les uns et les autres s’efforçaient de trouver des solutions à ce conflit épineux, la résolution 2703 du Conseil de sécurité planait tel un spectre sur la scène internationale, rappelant à tous les acteurs leur responsabilité dans la quête d’une paix juste et durable.  Dans ce jeu de dupes où les intérêts politiques se mêlent aux aspirations des peuples, le Sahara reste un terrain de jeu où les alliances se font et se défont, où les promesses de paix se heurtent parfois à la réalité brutale de la géopolitique. Une saga diplomatique à l’Est de l’Éden que l’on suit avec passion, tant les rebondissements sont nombreux et les enjeux colossaux. 

Après de Mistura, Attaf a eu une petite discussion sympa avec Joshua Harris, le sous-secrétaire d’État adjoint américain. Juste une petite discussion sur les derniers potins du Sahara, vous savez, comme si c’était le sujet de conversation le plus léger du monde. C’est bien là, une histoire de chaises musicales politiques qui continue donc de plus belle, avec ses rebondissements, ses alliances de circonstance et ses coups d’éclat dignes des meilleures séries télévisées. On attend avec impatience le prochain épisode de ce feuilleton diplomatique où la réalité dépasse parfois la fiction. 

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