Une exposition comparant le FLN pendant la guerre d’Algérie et l’attaque du Hamas provoque la polémique

Une exposition comparant le FLN pendant la guerre d’Algérie et l’attaque du Hamas provoque la polémique

« 60 ans après, l’Histoire se répète. FLN et Hamas : mêmes méthodes, même stratégie », c’est le titre de l’exposition de photos organisée par la mairie RN de Perpignan et le Cercle Algérianiste. Une manifestation s’est tenue en marge du vernissage. L’analogie entre le Front de Libération Nationale et le Hamas a suscité de vives réactions

« Il nous a paru important d’être là ce matin pour exprimer notre indignation par rapport à ce qui se passe aujourd’hui avec cette exposition ». Une soixantaine de manifestants ont répondu à l’appel de 13 partis politiques et associations invitant à protester contre l’inauguration de l’exposition controversée  « 60 ans après, l’Histoire se répète. FLN et Hamas : mêmes méthodes, même stratégie ». Des photos de victimes des attaques du Hamas à l’automne dernier avec des clichés de victimes de la guerre d’Algérie sont exposées en miroir. 

« Le Hamas aujourd’hui, ce sont des terroristes qui ont attaqué Israël, mais nous, on refuse l’amalgame qui est fait et surtout, ce genre d’expositions ne peut faire qu’une seule chose, c’est remettre de l’huile sur le feu et attiser encore plus la haine des Algériens et en même temps alimenter le racisme. Il faudrait plutôt apaiser les esprits. Il y a encore des gens qui souffrent de cette guerre », estime Jacky Mallea, membre du collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée.

Les photos sont atroces. Elles montrent des enfants et des familles tuées dans deux temps historiques distincts, celui du FLN durant la guerre d’Algérie et celui de l’attaque d’Israël par le Hamas avec pour dénominateur commun l’horreur. La question ? L’opportunité de mettre en parallèle cette barbarie

« Ce sont des atrocités dans un cadre politique. Vous savez, pour comparer les choses ce n’est pas le même contexte, ce n’est pas la même époque mais c’est quand même la même barbarie que l’on retrouve dans tous ces actes-là donc il est bon de le rappeler quand même », rétorque Louis Aliot, maire RN de Perpignan.

Nicolas Lebourg est historien spécialiste de l’extrême droite. Pour lui, il s’agit d’une exposition d’analogie, à savoir, ce qu’il s’agit d’éviter en histoire. 

« C’est une mémoire mobilisatrice qui permet de dire aux gens qu’il y a un ennemi commun et de ramener le FLN dans la question de l’indépendantisme par rapport à la France à une continuité avec le terrorisme islamiste et djihadiste C’est quelque chose qui depuis une vingtaine d’années fait partie des thèmes à bas bruits dans les milieux d’extrême droite », précise Nicolas Lebourg, historien spécialiste de l’extrême droite. L’analogie peut être intéressante en pédagogie lorsque l’on s’adresse par exemple à des adolescents, mais elle n’a pas de valeur historique », ajoute Nicolas Lebourg.

Chaque année, autour du 19 mars, date de la fin de la guerre d’Algérie, le maire de Perpigan organise des expos polémiques. « Les pieds-noirs à Perpignan, représentant environ 5 % de l’électorat ne sont pas une force politique importante. Cependant pour le maire actuel et son prédécesseur, il y a une volonté politique d’occuper ce segment. Pour eux un signal fondamental de la façon dont ils considèrent le territoire,  la société française et leur prisme de l’histoire », conclut l’historien.

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