Algérie : qui se moque de qui ?

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Algérie : qui se moque de qui ?

Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune en 2022 (Photo by Eliot Blondet/ABACAPRESS.COM)

Est-ce le poids de l’histoire ou la forte proximité entre les deux peuples, mais le couple Paris-Alger semble incapable de s’accorder sur quoi que ce soit! Il serait temps que cela change dans l’intérêt des deux nations.

Le pouvoir algérien, à ne pas confondre avec le peuple, prend plaisir à nous piétiner, et le Quai d’Orsay semble bizarrement impuissant à réagir face à ces mauvaises manières qui nous sont faites. Récemment, en septembre 2023, le président Tebboune a interdit l’enseignement des programmes scolaires français dans les écoles privées, et aucun ministre ne répond.

Durant les émeutes de juin 2023, Alger s’est permis d’intervenir dans la politique intérieure française en mettant en garde contre toute répression par trop grossière des autorités. Cela s’appelle une immixtion dans des affaires intérieures. Pas de réaction officielle non plus! Lorsque des ressortissants délinquants algériens sont à expulser, Alger refuse catégoriquement de les reprendre.

Et au plan économique, l’Algérie fait les yeux doux à la Russie et à d’autres pays pour minimiser ses échanges commerciaux avec Paris. Bonjour la coopération entre deux pays voisins amis, aux relations ancestrales et où tout concourt pourtant à la mise en place d’un partenariat fructueux. C’était l’objectif du Général de Gaulle après les accords d’Evian en 1962. La France a payé le gaz algérien plus cher et construit au-delà de la Méditerranée de nombreuses infrastructures qui, Dieu merci, servent encore aux populations.

Malheureusement, et depuis des années, jalousie, incompréhension mutuelle et mauvaises manières semblent être la façon de dialoguer. Et sans parler des immenses facilités depuis l’accord sur l’immigration de 1968 qui prévoit que 300 000 visas soient délivrés par an. Un chiffre considérable et qui pose problème. Aujourd’hui, toute l’opposition de droite (Éric Ciotti, Marine Le Pen, Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan et même Édouard Philippe) en demande la suppression car la France ne crée plus autant d’emplois et surtout elle n’arrive plus à intégrer et assimiler autant d’immigrés chaque année, plus de 500 000 par an! Or, Alger continue de refuser de coopérer sur la lutte contre l’immigration clandestine au grand dam de Gérald Darmanin qui s’est rendu à Alger en novembre.

Face à ces blocages, l’Élysée continue de donner des gages de bonne volonté. Comme avec l’organisation à Constantine d’une convention des historiens des deux pays. Mieux, on a l’impression que le gouvernement souhaite faciliter la réélection du président Tebboune pour un deuxième mandat. Un chef d’État contesté dans son pays et qui n’a toujours pas amorcé le moindre début de redressement tant politique qu’économique.

Contrairement à son prospère voisin marocain par exemple qui s’ouvre au commerce mondial et engrange les nouvelles implantations industrielles de constructeurs automobiles sur son territoire, lançant même désormais sa propre marque automobile électrique Néo Motors. Rabat réussit là où Alger échoue. Seulement voilà, l’obstination du président français à vouloir se réconcilier « quoiqu’il en coûte » avec l’Algérie ne convient guère à Mohammed VI qui, du coup, prend ses distances avec Paris. Un vrai gâchis…

Notre pays n’a pas à rentrer dans ce type d’accommodements et doit, pour se faire respecter, adresser des signes forts d’une politique juste et respectueuse de chaque pays à court et long terme. Aujourd’hui, et malgré toutes les rebuffades des autorités algériennes, le président algérien devrait être reçu en grandes pompes au printemps prochain à Paris. À quoi joue notre diplomatie? Avant de dresser le tapis rouge à un chef d’État qui piétine nombre de nos intérêts, n’aurions-nous pas mieux fait d’exiger de sa part au préalable des engagements précis? La réponse est dans la question.

Robert Lafont

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