Saisie record de cocaïne au large de Dakar , Jeune Afrique

« 2 975 tonnes de cocaïne. » Pas besoin d’inhaler un rail de coke pour avoir la tête qui tourne à l’évocation de cette quantité rapportée, le 28 novembre 2023, à la base navale Amiral-Faye-Gassama de Dakar. Comme annoncé sur le réseau X, le patrouilleur Fouladou venait de saisir cette cargaison illicite à bord d’un navire intercepté dans les eaux internationales, à 150 kilomètres au large de la capitale sénégalaise. Un communiqué de l’armée précise que la drogue – de la cocaïne pure – a été remise aux autorités compétentes pour « identification et décompte ».

Saisie spectaculaire

L’enquête est donc en cours pour déterminer la provenance de l’embarcation arraisonnée. Des sources au sein de la Marine ajoutent que l’équipage interpellé serait composé de dix personnes, dont un Sénégalais.

Cette spectaculaire saisie de cocaïne inquiète les Ouest-Africains. En janvier dernier, plus de 800 kilos avaient déjà été interceptés au large de Dakar par la Marine sénégalaise. En octobre 2022, ce sont 300 kg qui avaient été découverts dans un camion frigorifique en provenance du Mali.

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Les spécialistes décrivent à la fois une expansion de la culture du cocaïer en Amérique du Sud et une amélioration du processus de conversion des feuilles de coca en chlorhydrate de cocaïne. De quoi tenter d’autres conteneurs, bateaux de pêche ou voiliers qui sillonnent l’Atlantique en direction du continent africain.

Nouveaux couloirs de distribution

La bonne nouvelle est que l’explosion des quantités saisies traduirait une plus grande efficacité des politiques de répression. La mauvaise nouvelle est que l’Afrique de l’Ouest, traditionnelle zone de transit entre l’Amérique latine et l’Europe (plus seulement la Guinée-Bissau, mais aussi le Nigeria, le Ghana ou la Côte d’Ivoire), deviendrait une région de forte consommation. C’est ce qu’indique le rapport mondial sur les drogues 2023 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.

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Le développement du marché de la cocaïne ne détériore pas seulement la santé des toxicomanes et leur intégration sociale. Plus largement, le trafic encourage la création de nouveaux couloirs de distribution terrestre qui contribuent à l’insécurité, notamment au Sahel, dans les zones aux mains de groupes armés terroristes.