Nouvel affrontement entre la Chine et l’Inde dans l’Himalaya

Nouvel affrontement entre la Chine et l’Inde dans l’Himalaya

Des soldats de l’armée indienne près de la « ligne de contrôle effectif » voisine de la Chine, dans le secteur de Tawang, dans l’Etat indien de l’Arunachal Pradesh, le 20 octobre 2021.

Les armées indienne et chinoise se sont de nouveau affrontées dans l’Himalaya. L’incident s’est produit le 9 décembre dans l’Arunachal Pradesh, dans le secteur de Tawang, près du Bhoutan, une région revendiquée par Pékin, qui la considère comme faisant partie intégrante du Tibet. Les soldats se sont affrontés à coups de bâtons, une vingtaine d’hommes auraient été blessés côté indien. Le bilan est inconnu côté chinois. Les responsables militaires indiens affirment que les troupes se sont immédiatement retirées de la zone.

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L’Armée populaire de libération serait entrée dans la nuit en territoire indien, dépassant la « ligne de contrôle effectif », un tracé de frontière flou que les deux voisins ne doivent pas franchir. Ce corps-à-corps intervient quelques jours après que la Chine a exprimé son objection à un exercice militaire conjoint Inde-Etats-Unis à Auli, dans les collines de l’Uttarakhand, dans l’Himalaya. Pékin considère cette opération comme une violation des accords frontaliers.

C’est le premier incident sérieux connu, depuis l’affrontement mortel de juin 2020 dans la vallée de Galwan au Ladakh, qui avait coûté la vie à vingt soldats indiens et un nombre indéterminé de soldats chinois. Les pourparlers diplomatiques et militaires engagés – seize sessions de négociation – n’ont abouti qu’à un désengagement partiel.

Les négociations ne progressent plus

Pékin et Delhi se disputent au total 3 488 kilomètres de frontière dans l’Himalaya. La ligne de démarcation (ou « ligne de contrôle effectif »), non reconnue internationalement, a été tracée en 1962 après une guerre éclair qui s’était soldée par une débâcle indienne et l’annexion par la Chine d’une grande partie du Ladakh, qu’elle a rebaptisée « Aksai Chin ». Depuis trois ans, les deux armées ont considérablement renforcé leur position. Plus de 60 000 soldats sont désormais postés de chaque côté de la ligne de contrôle et un grand nombre d’infrastructures ont été déployées – ponts, routes, miradors, pistes d’atterrissage, bunkers, casernes. En Arunachal Pradesh, là où le dernier affrontement s’est produit, les Chinois ont notamment construit des villages entiers dans des zones contestées de la frontière.

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Les négociations ne progressent plus car les Chinois refusent de revenir au statu quo d’avant 2020 et s’adonnent à des provocations régulières. L’Inde est dans le déni de la progression chinoise et Narendra Modi, le premier ministre, n’a jamais rendu compte de la situation réelle du conflit devant le Parlement. Un des responsables de l’opposition, le député Asaduddin Owaisi, exige des explications. « Des affrontements majeurs ont eu lieu le 9 décembre et nous l’apprenons le 12 décembre, alors que le Parlement est en session. C’est inacceptable », a-t-il déclaré, lundi 11 décembre, avant de dénoncer « la faiblesse du leadership politique de Modi » face à la Chine.

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