La France peut-elle faire face en cas d’attaque? Avec l’exercice « Orion », l’armée se prépare

Les armées françaises se préparent à un exercice inédit par son ampleur. Au premier semestre 2023, 12.000 militaires des armées de terre, air/espace, mer et cyber simuleront l’attaque d’un pays par une puissance nucléaire.

Et si un jour la France était attaquée, comme l’Ukraine l’a été par la Russie, comment se défendrait-elle et avec quels moyens? Ces questions taraudent de nombreux Français, mais aussi personnalités politiques et militaires.

Pour se préparer à cette éventualité, les armées françaises se préparent à des grandes manœuvres avec l’exercice Orion. Début 2023, il mobilisera 12.000 militaires des armées de terre, air/espace, mer et cyber sur le territoire national.

Arnland contre Mercure

Le scénario: l’attaque d’un pays, Arnland, par une puissance frontalière, Mercure, dotée de l’arme nucléaire et appuyée par des troupes de mercenaires. Un scénario qui rappelle la guerre en Ukraine.

« Le contexte géostratégique justifie cet exercice » dont l’idée est née en 2020, bien avant l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, a souligné mardi le général Yves Metayer, commandant de la division emploi des forces à l’état-major des armées.

Un débarquement dans le sud de la France

Cet exercice interarmées va s’effectuer en trois phases. La première phase, entre fin février et début mai, seront aéronavales. Elle repose sur un débarquement dans le sud de la France.

Lors de cette opération, le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle et sa flotte de Rafale, d’hélicoptères et son avion de surveillance Hawkeyse. Il est aussi accompagné d’une armada composée de bâtiments de combat – des frégates, un ravitailleur et un sous-marin d’attaque.

« Le Charles de Gaulle est une base aéronavale mobile disposant d’une force nucléaire », rappelle Alexandre Marchis, porte-parole de la Marine nationale, ce lundi sur BFMTV. « Le 15 novembre, il est parti de Toulon pour une nouvelle mission », ajoute-t-il, sans préciser ni où il se trouve, ni ce qu’il doit faire.

Attaque terrestre sur le front nord-est

La deuxième phase, de mi-avril à début mai, sera aéroterrestre. Elle va s’opérer dans les Ardennes pour vérifier si les mesures et les décisions prises ces dernières années permettent ou non de faire face à une situation militaire extrême. Y seront déployés les nouveaux blindés Griffon de l’armée de Terre, des chars Leclerc, mais également des systèmes de défense sol-air.

« Elle permettra de voir si l’on dispose de suffisamment de carburant, de munitions, des moyens de maintenance si un véhicule tombe en panne », explique le général Jérôme Pellistrandi.

« Nous allons nous mettre dans le contexte d’un conflit de haute intensité », résume le consultant défense de BFMTV.

Entre ces deux grandes séquences, une phase civilo-militaire sera organisée sous l’égide du Secrétariat général de la défense et la sécurité nationale (SGDSN), qui sera centrée sur les différents moyens de soutien civil aux armées en cas d’engagement majeur (santé, transport…), les réserves et la lutte informationnelle.

Orion impliquera d’autres pays européens (Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Italie, Espagne) ainsi que les États-Unis, qui va jouer une division de manière numérisée. En France, il s’appuiera aussi sur le concours d’autres ministères qui devront prendre des mesures civiles pour protéger et aider la population par des mesures d’urgence en testant nos capacités de résilience.