en Roumanie, les chars Leclerc déployés par la France font leur retour sur le terrain

en Roumanie, les chars Leclerc déployés par la France font leur retour sur le terrain

Un char français Leclerc du 1er Régiment de Chasseurs de Thierville-sur-Meuse (Meuse) sur la zone d’entraînement militaire de Cincu, lors d’un exercice dans le cadre de la mission « Aigle » de l’OTAN, en Roumanie, le 8 décembre 2022.

Dans la plaine, le brouillard peine à se dissiper quand soudain, une bruyante canonnade retentit sur les hauteurs. Disposés en arc de cercle sur le flanc d’une colline boueuse, au pied de laquelle s’égaye un troupeau de moutons, quatre chars Leclerc français viennent de tirer sur une position ennemie, située à 1 800 mètres en contrebas. L’objectif du jour de ces monstres d’acier de 54 tonnes ? Ralentir l’avancée des forces adverses à coups d’obus de 120 mm, pour protéger une contre-offensive menée par une poignée de fantassins et de véhicules blindés français, néerlandais et roumains, sous l’œil d’un drone Reaper américain.

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Bienvenue à Cincu, le plus grand centre d’entraînement militaire de Roumanie. C’est ici, au pied de la chaîne des Carpates, à 700 mètres d’altitude, que la France se prépare, avec ses alliés, à une éventuelle confrontation avec la Russie. Décidée après l’invasion de l’Ukraine par les troupes de Moscou, afin de renforcer le flanc est de l’OTAN, la mission « Aigle » mobilise déjà près d’un millier de soldats tricolores et devrait encore grossir de quelques centaines de militaires dans les prochains mois. « C’est notre plus importante opération extérieure depuis le retrait du Mali », assure le colonel Alexandre de Féligonde, chef de corps du 1er régiment de chasseurs (1er RCh) de Verdun, qui commande le bataillon de l’Alliance atlantique en Roumanie.

Après les premiers mois consacrés à la logistique et à la construction d’un camp à Cincu, capable d’accueillir quelque 1 200 soldats pour une durée prévue de quatre à cinq ans, les troupes françaises rentrent dans le dur de leurs entraînements, avec des manœuvres quasi quotidiennes dans la glaise et le froid. Le 16 novembre, elles ont reçu le renfort d’un escadron de 13 chars Leclerc et des blindés qui les accompagnent, soit 140 véhicules de combat. Depuis la guerre du Kosovo, où la France était intervenue sous mandat de l’ONU à la fin des années 1990 pour séparer Serbes et Kosovars, jamais l’armée de terre n’avait déployé autant de chars d’assaut hors de ses frontières.

« Message de puissance »

A écouter les militaires, cet envoi exceptionnel est un « message de puissance » adressé à la Russie, alors que Moscou menace régulièrement les pays de l’Alliance atlantique de représailles pour leur soutien à l’Ukraine. « Sans être directement impliqué dans cette guerre, notre pays mobilise ses forces pour éviter toute extension du conflit dans les frontières des pays de l’OTAN », explique-t-on au ministère des armées. Au total, près de 1 500 soldats français sont aujourd’hui déployés en Roumanie, mais aussi en Estonie et en Lituanie, dans le cadre de missions dites de « réassurance » de l’OTAN. Le coût de ces missions pour la France est estimé à 450 millions d’euros pour 2022.

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