les forces camerounaises formées aux techniques américaines de lutte contre les explosifs improvisés
les forces camerounaises formées aux techniques américaines de lutte contre les explosifs improvisés
Du 4 au 8 novembre 2024, Yaoundé a accueilli un séminaire sur la lutte contre les menaces posées par les engins explosifs improvisés (EEI). Cette formation a été organisée grâce à la collaboration entre le Bureau de la sécurité internationale et de la non-prolifération du Département d’État des États-Unis, le Laboratoire national du Pacifique nord-ouest et le gouvernement camerounais. C’est ce qui ressort d’un communiqué de l’ambassade américaine daté du 15 novembre 2024. Il visait à renforcer les capacités du Cameroun face aux risques terroristes menaçant ses forces de sécurité et ses citoyens.
Au cours de cette formation, les participants ont approfondi leurs connaissances sur les EEI, une arme fréquemment utilisée par les groupes terroristes à travers le monde, notamment en Afrique. Le Cameroun, particulièrement vulnérable dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord, fait face à une multiplication des attaques à l’EEI, souvent imputées aux groupes armés séparatistes et aux affiliés de Boko Haram.
Lors de cette session de formation de cinq jours, les participants, composés d’agents des forces de l’ordre, de douaniers, de gardes-frontières et d’agents de la sécurité intérieure, ont appris à identifier, neutraliser et se protéger contre les engins explosifs improvisés. Selon Joseph Love, l’officier régional de sécurité à l’ambassade des États-Unis à Yaoundé, cette formation est une illustration parfaite de la coopération entre les deux pays. « Ensemble, nous pouvons renforcer notre sécurité collective et protéger nos communautés contre la menace du terrorisme », a-t-il déclaré, cité dans le communiqué.
La formation, apprend-on, a permis aux agents camerounais de mieux appréhender les différentes formes de menaces liées à l’EEI, notamment l’utilisation de drones par les groupes terroristes, une tendance préoccupante qui se développe à l’échelle mondiale.
Le Cameroun, en raison de sa proximité avec le Nigeria, reste particulièrement exposé aux attaques du groupe terroriste Boko Haram qui utilise fréquemment des EEI pour cibler les forces armées, les civils et les infrastructures. La région de l’Extrême-Nord, en particulier, est régulièrement touchée par des incursions et des attaques à l’EEI, comme en témoignent les incidents récemment signalés par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Selon OCHA, au moins 11 incidents d’EEI ont été recensés depuis le début de cette année, tuant et blessant des civils, alors que la guerre contre Boko Haram dure depuis 2014. En outre, le pays traverse une période d’insécurité marquée par des prises d’otages accompagnées de demandes de rançons dans les régions septentrionales, à savoir l’Adamaoua, le Nord et Ngaoundéré. Les récentes saisies de munitions de guerre, dont les 3 144 munitions retrouvées dans un bus entre Maroua et Yaoundé, mettent en évidence la gravité de la situation. Ces munitions, potentiellement utilisées pour fabriquer des EEI, soulignent les menaces persistantes pesant sur la sécurité intérieure du pays.
Dans ce contexte, la formation conjointe entre les États-Unis et le Cameroun revêt une importance capitale pour améliorer la réactivité du pays face à ces menaces et renforcer ses capacités de gestion. Elle permet également de renforcer la coopération régionale et internationale, indispensable pour lutter efficacement contre les groupes terroristes transnationaux qui exploitent les vulnérabilités locales. Cette formation s’inscrit dans le cadre d’un engagement commun des deux pays pour renforcer la sécurité et la stabilité au Cameroun et en Afrique centrale. « Cette collaboration souligne l’engagement indéfectible des États-Unis et du Cameroun à protéger nos communautés contre les menaces terroristes et à faire avancer les efforts pour une paix et une sécurité durable au Cameroun », indique la chancellerie américaine.
Patricia Ngo Ngouem
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