4200 civils tués entre 2017 et 2023, dont 2600 morts attribués aux milices séparatistes (Rapport)

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4200 civils tués entre 2017 et 2023, dont 2600 morts attribués aux milices séparatistes (Rapport)

Selon le rapport de Global Initiative Against Transnational Organized Crime et de l’Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled) sur la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les séparatistes ont fait 2600 victimes civiles entre 2017 et 2023. Ce rapport conjoint souligne que les combattants séparatistes ont progressivement intensifié leurs attaques contre les civils au fur et à mesure que le conflit s’enlisait.
« Au cours du conflit, les séparatistes eux-mêmes sont devenus de plus en plus violents à l’égard des civils. En 2020, les milices séparatistes ciblaient les civils dans les mêmes proportions que les forces de l’État et, en 2021, elles étaient devenues le groupe le plus dangereux pour les populations locales non armées », indique le Global Initiative et Acled.
Ainsi, après aucun civil tué en 2017, les groupuscules séparatistes ont fait plus de 300 victimes civiles en 2023. Cette augmentation du nombre de victimes a suivi la radicalisation du mouvement, qui a imposé des « villes mortes » aux habitants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cette démarche des milices visait à renflouer leurs caisses à travers des enlèvements avec demande de rançons, et à exécuter les personnes accusées de collaborer avec le gouvernement central.
« Dans l’ensemble, la montée de la violence ciblant les civils par les groupes séparatistes anglophones montre que la sécurité des populations locales dans la région anglophone est de moins en moins assurée. La stratégie de gouvernance des groupes séparatistes a d’abord suscité le soutien de la population — une condition favorable aux activités des insurgés — mais ce soutien s’est amenuisé avec le temps », analyse le rapport. Le document précise aussi que des groupuscules communautaires seraient responsables de la mort de plusieurs civils dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Les forces gouvernementales sont également accusées d’avoir causé des victimes civiles dans la guerre contre les milices séparatistes. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) auraient, dès le début de la crise en 2017, fait un usage disproportionné de la force en réponse aux manifestations. « Le ciblage des civils par les forces de l’État a entraîné la mort de plus de 1 600 civils entre 2017 et 2023 », soulignent les deux organismes dans ce rapport publié en septembre dernier.
Souvent accusée par des ONG telles que Human Rights Watch (HRW) ou l’Union européenne, l’armée camerounaise s’est régulièrement défendue de cibler des civils. Le ministère de la Défense a fréquemment mis en avant le professionnalisme de l’armée dans la conduite des opérations contre les séparatistes. Accusant au passage la propagande séparatiste et certains médias étrangers d’attribuer aux forces armées des exactions contre des civils.
Cependant, la responsabilité des militaires camerounais a été établie dans certains cas d’exactions, notamment dans l’affaire de Ngarbuh, survenue le 14 février 2020. Des hommes armés ont attaqué ce village, causant la mort d’une vingtaine de personnes, dont des enfants et une femme enceinte.
La commission d’enquête mise en place par les autorités camerounaises a conclu à l’implication des militaires camerounais dans ce massacre. Trois d’entre eux ont été inculpés pour décembre meurtre et sont jugés depuis 2020. Le chef de l’État avait également ordonné de recenser tous les ayants droit des personnes décédées afin de leur verser des compensations et des indemnisations appropriées.
L.A.
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