Jean-Marc Chataigner plaide pour une renégociation malgré la décision du Conseil européen

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Jean-Marc Chataigner plaide pour une renégociation malgré la décision du Conseil européen

Selon Jean-Marc Chataigner, ambassadeur de l’UE à Yaoundé, l’Accord de partenariat volontaire (APV) entre l’Union européenne et le Cameroun, qui vise à garantir que tout le bois exporté vers l’UE est produit ou acquis légalement, peut encore être renégocié. Le diplomate a fait cette déclaration sur sa page LinkedIn, après que le Conseil européen a décidé, le 2 octobre dernier, de ne pas prolonger cet accord en raison du manque d’engagement du Cameroun à le mettre en œuvre. « La période de transition et d’achèvement de l’APV (il existe encore une année de mise en œuvre après la décision à venir du Conseil) doit permettre, de mon point de vue, d’intensifier nos efforts en vue de la conclusion la plus rapide possible d’un nouveau partenariat forestier entre l’Union européenne et le Cameroun pour appuyer de façon plus inclusive et ambitieuse le pays dans la gestion durable des forêts », écrit Jean-Marc Chataigner.
L’UE a, en effet, constaté qu’après avoir signé l’APV, il y a 13 ans, le Cameroun a manifesté très peu de volonté de le mettre en œuvre. À la place, « l’exploitation des forêts s’effectue toujours en partie sur la base de petits titres d’exploitation (ventes de coupe) ne nécessitant aucun plan d’aménagement. Les systèmes nationaux de contrôle ne sont pas opérationnels, de sorte que l’application des réglementations et la gouvernance restent médiocres, permettant la poursuite d’opérations d’abattage illégales et portant atteinte à l’environnement ». Pis encore, le Cameroun a réorienté ses exportations de bois vers les marchés asiatiques, « ce qui a eu pour effet de diluer l’incitation économique de l’APV ».
L’ambassadeur résidant de l’UE explique que « la décision proposée au Conseil de ne pas prolonger l’APV a en fait été prise sur la base de différentes analyses et expertises (…) démontrant que cet accord n’avait pas permis d’avancées suffisantes en matière de protection des forêts, de gouvernance, de transparence et d’attribution de licences ».
Cependant, Jean-Marc Chataigner admet que le Cameroun a réalisé certains progrès dans l’application de cet accord. Il cite par exemple « le Système informatisé de gestion de l’information forestière (SIGIF2) qui est désormais déployé et toujours en cours d’amélioration, les efforts sur les informations à rendre publiques (notamment à travers les liens entre l’Open Timber Portal et le SIGIF) et la nouvelle loi sur les forêts et la faune de juillet 2024 ».
Pour ces raisons, le diplomate insiste sur le fait que la décision du Conseil européen n’est pas irréversible et que le Cameroun et l’UE peuvent s’entendre sur un nouveau partenariat. Un tel partenariat pourrait inclure le renforcement du rôle des forêts dans le développement durable du pays, le soutien à la gestion forestière, l’établissement d’un cadre d’investissement pour une économie forestière durable, ainsi que la poursuite du dialogue et des efforts de coopération régionale. « Nous serons bien sûrs à l’écoute de nos partenaires camerounais pour prendre le mieux en compte leurs attentes et aspirations. Plus que jamais en matière de partenariat, nos deux maîtres mots doivent être ceux de l’écoute et du dialogue », espère l’ambassadeur.
LA
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