les plafonds fixés restent inaccessibles pour les jeunes malgré leur éligibilité

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les plafonds fixés restent inaccessibles pour les jeunes malgré leur éligibilité

Le récent arrêté conjoint du ministre de l’Habitat et du Développement urbain et du ministre des Finances, signé le 20 septembre 2024, a fixé les plafonds de revenus pour l’accès aux logements sociaux au Cameroun. La location est désormais fixée à 350 000 FCFA par mois, tandis que le prix de cession élève s’élève à 500 000 FCFA par mois. Le texte précise qu’une marge de 5 % des logements pourra être accordée aux personnes dont les revenus dépasseront ces plafonds. Bien que cette initiative vise à améliorer l’accès au logement décent au Cameroun, elle soulève des questions quant à sa véritable portée, en particulier pour les jeunes et les étudiants qui sont censés bénéficier de ces mesures.
Une étude réalisée par l’Institut national de la statistique (INS) entre 2016 et 2018 a révélé qu’environ 87,5 % des ménages camerounais ne peuvent accéder à un logement sans l’aide de l’État. Ce constat est particulièrement préoccupant pour les jeunes de moins de 35 ans, qui représentent une part importante de la population active. Beaucoup d’entre eux peinent à atteindre les revenus nécessaires pour prétendre à un logement social. En effet, pour obtenir un prêt bancaire d’environ 19 à 25 millions FCFA, il est impératif de disposer d’un revenu mensuel d’au moins 376 000 FCFA, un seuil largement inaccessible pour la majorité de ces jeunes, dont un grand nombre sont encore étudiants ou en début de carrière.
L’arrêté précise que les critères d’attribution des logements sociaux sont basés sur le revenu et la taille du ménage. « Toutefois, en cas de situation d’urgence, les logements sociaux peuvent également être attribués aux personnes nécessitant l’appui de la puissance publique », indique le texte. En cas de concurrence, le logement social est en priorité attribué aux étudiants et aux jeunes de moins de 35 ans, ainsi qu’aux personnes handicapées, aux personnes déplacées, aux personnes victimes de catastrophes naturelles ou accidentelles, aux personnes d’astreinte, aux femmes en détresse et aux occupants antérieurs des lieux qui ont été expropriés à la suite de la réalisation du projet d’habitat social. Malgré leur éligibilité potentielle, beaucoup de jeunes sont confrontés à des coûts de vie élevés et à une situation d’emploi précaire, rendant difficile le paiement des loyers ou l’accès à un logement social.
Le Cameroun se trouve confronté à un déficit de 2,5 millions de logements, aggravé par l’expansion démographique, la pauvreté et le chômage. En 2010, le gouvernement a lancé un programme ambitieux visant à construire 10 000 logements pour améliorer l’accès à un habitat décent. Cependant, les coûts prohibitifs des logements, qui commencent à 17 millions de FCFA pour les unités les plus modestes, ainsi que les retards de livraison, constituent des obstacles majeurs pour les ménages à faibles revenus.
P.N.N
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