la remise en liberté d’Amougou Belinga et d’Eko Eko à nouveau en débat

- Advertisement -

la remise en liberté d’Amougou Belinga et d’Eko Eko à nouveau en débat

Au Tribunal militaire de Yaoundé, ce 30 septembre, les avocats du richissime homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga et de Léopold Maxime Eko Eko, ancien patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), ont une nouvelle fois plaidé pour la libération de leurs clients. Ils sont tous deux impliqués dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo en janvier 2023, aux côtés de 15 autres personnes, dont plusieurs agents de la DGRE, actuellement en détention.
Les avocats ont rappelé l’imbroglio judiciaire provoqué par l’ordonnance de mise en liberté émise le 1er décembre 2023, qui ordonnait la libération des deux accusés avant d’être déclarée comme un faux par les autorités judiciaires du Tribunal militaire. Me Tchoungang, avocat d’Amougou Belinga et du journaliste Bruno Bidjang, proche de l’homme d’affaires, soutient que cette ordonnance de levée d’écrou est bien authentique et signée par le juge d’instruction de l’époque, le lieutenant-colonel Florent Aimé Sikati II Kamwo. « J’ai ce document et je l’ai gardé en lieu sûr », affirme Me Tchoungang. Selon lui, les avocats de Léopold Maxime Eko Eko ont eu moins de chance, car les magistrats militaires leur auraient confisqué l’ordonnance après l’avoir délivrée.
L’une des avocates d’Eko Eko a d’ailleurs raconté à la cour les événements du 1er décembre 2023, lorsqu’elle a été convoquée au Tribunal militaire en début d’après-midi. Elle explique avoir été reçue par deux greffiers, dont Jean Didier Nkoa, qui lui a remis la notification de l’ordonnance de mise en liberté de son client. Cependant, alors qu’elle se rendait à la prison de Kondengui pour libérer Eko Eko, Nkoa l’aurait rappelée et, après l’avoir mise en confiance, lui aurait demandé de lui rendre le document. Il se serait ensuite enfui avec dans les couloirs du tribunal, privant ainsi la défense du précieux document.
Me Mbuny, un autre avocat de la défense, souligne que l’ordonnance portait bel et bien les signatures du juge d’instruction et du greffier Jean Didier Nkoa, ce dernier étant aujourd’hui introuvable. « Cette ordonnance existe bel et bien », insiste l’avocate d’Eko Eko, ajoutant qu’elle a été émise par le Tribunal militaire et qu’elle n’a fait l’objet d’aucun recours, ce qui la rend applicable de facto. Les avocats de la défense demandent ainsi que ce document soit réintégré dans le dossier et exécuté.
Cependant, les avocats de la partie civile, notamment Me Ashu, contestent cette demande, arguant que la cour ne peut appliquer une décision basée sur un document qui n’a pas été présenté. Ils s’accordent néanmoins avec la défense pour reconnaître que plusieurs pièces, dont l’ordonnance de renvoi, semblent être retenues par le commissaire du gouvernement, Cerlin Belinga.
Sans aborder ce point précis, le commissaire du gouvernement a demandé le renvoi de l’audience afin d’examiner minutieusement les nombreuses exceptions soulevées par les avocats des accusés au cours des huit heures de débat. Le colonel Misse Njonè, président du tribunal, a finalement fixé la prochaine audience au 21 octobre prochain.
Ludovic Amara
 
Lire aussi:
Mort de Martinez Zogo : confusion sur l’implication d’Amougou Belinga et Eko Eko

Cet article est apparu en premier sur https://www.stopblablacam.com/societe/0110-13047-affaire-martinez-zogo-la-remise-en-liberte-d-amougou-belinga-et-d-eko-eko-a-nouveau-en-debat


.

- Advertisement -