Tourisme en Afrique: au Cameroun, les vacances des ruraux pèsent sur le budget des urbains

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Tourisme en Afrique: au Cameroun, les vacances des ruraux pèsent sur le budget des urbains

Accueillir des vacanciers dans son foyer est une tradition, au Cameroun. Mais en ville, avec la conjoncture, les familles peinent à joindre les deux bouts. Entre l’augmentation des dépenses alimentaires et la hausse de la consommation énergétique, la réception des invités peut vite peser sur le budget ces familles.

Depuis près d’un mois, l’ambiance est différente dans la maison des Nguitcheu, au quartier Cité verte de Yaoundé. Cette année encore, ils ont ouvert leur porte à des membres de la famille venus du village pour passer leurs vacances. Depuis leur arrivée, les appareils électroniques de la maison tournent à plein régime.

« Habituellement, une facture d’électricité élevée, c’est 4 000 francs. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 7 000-8 000 francs. La facture d’eau qu’on payait 3 000 ou 4 000, est passé à 12 000 francs », assure Romeo Nguitcheu, chef de famille. Et ce n’est pas tout. « On est obligé de sortir tous ensemble et il faut encore mettre la main au porte-monnaie. »

La rentrée scolaire, un coût supplémentaire

Dans sa cuisine, Yvonne le reconnaît, elle aussi a dû considérablement augmenter ses dépenses. Pourtant, cette mère de famille qui accueille trois vacanciers peine déjà à joindre les deux bouts. « Les choses sont tellement chères, si on dépensait déjà 5 000 francs, là c’est encore plus. » Elle doit aussi assumer le coût de la rentrée scolaire et payer cahiers, habits et chaussures aux enfants en vacances qu’elle reçoit.

Avant, les familles faisaient le chemin inverse et se dirigeaient vers la campagne tous les mois de juin. La tendance s’est inversée il y a quelques années. Les ruraux viennent en ville pour préparer la rentrée scolaire, suscitant un défi économique pour les familles de citadins.

Changer les habitudes

« Les vacances coûtent cher. Jusque-là, on ne se posait pas la question. On s’offrait mutuellement des cadeaux. Mais aujourd’hui ce n’est plus possible. Il faut que l’Africain se mette à l’heure de la financiarisation de la vie », assure Idriss Linge, rédacteur en chef à l’agence Ecofin.

D’un autre côté, il faut aussi rappeler que plusieurs jeunes des villages viennent en ville et entreprennent des activités commerçantes dans des conditions difficiles pour préparer leur rentrée scolaire.

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