renforcement du dépistage au Cameroun avec l’introduction de trois tests réactifs

renforcement du dépistage au Cameroun avec l’introduction de trois tests réactifs

Le taux de prévalence du VIH-sida au Cameroun a montré des signes encourageants, passant de 2,7 % en 2018 à 2,1 % en 2023, selon le ministère de la Santé publique. Malgré cette diminution, le pays continue de lutter contre cette pandémie qui affecte près de 500 000 personnes. Pour renforcer la détection précoce et l’accès aux soins, le Cameroun abandonne son algorithme actuel à deux tests au profit d’un modèle recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), impliquant trois tests réactifs successifs pour toute nouvelle personne déclarée séropositive, a annoncé le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, lors d’un point de presse le 9 juillet à Yaoundé. « La transition vers cet algorithme représente une véritable avancée pour le Cameroun. Elle vient renforcer les résultats obtenus grâce à l’algorithme à deux tests. Elle permettra de continuer à réduire la prévalence du VIH au sein de la population en général, et le faire reculer vers l’élimination voulue d’ici 2030 », a-t-il notamment déclaré.
La mise en œuvre de cette transition se fera en deux phases distinctes, apprend-on. La première phase, prévue pour la seconde moitié de 2024, débutera dans les régions du Centre, du Sud, du Littoral et de l’Ouest. Cette étape initiale permettra une évaluation technique approfondie pour s’assurer de la fiabilité et de l’efficacité du nouvel algorithme. La deuxième phase, prévue pour 2025, étendra progressivement l’utilisation de cet algorithme à l’ensemble du territoire national, touchant progressivement la population générale.
Pour soutenir cette transition, le ministère de la Santé publique entend élaborer une feuille de route complète. Celle-ci comprendra des stratégies détaillées de sensibilisation et de communication destinées aux équipes de gestion sanitaire, aux promoteurs de la santé communautaire ainsi qu’au personnel de santé des structures médicales. Des notes d’information spécifiques seront également développées à l’intention du personnel du ministère de la Santé publique et une campagne médiatique intensive sera lancée pour sensibiliser la population. Des efforts seront également déployés pour renforcer la chaîne d’approvisionnement en tests et en équipements nécessaires, ainsi que pour évaluer régulièrement l’impact de ces changements.
Malachie Manaouda a souligné que cette nouvelle approche vise à atteindre l’objectif « 95-95-95 » d’ici 2030 : s’assurer que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, que 95 % de celles-ci aient accès à un traitement antirétroviral, et que 95 % aient une charge virale indétectable. Cet effort s’inscrit dans une stratégie plus large visant à éliminer non seulement le VIH, mais aussi la syphilis et l’hépatite B, en particulier chez les femmes enceintes et les populations clés, a-t-il précisé.
P.N.N

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