le coût de la délivrance en 48h passe mal

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le coût de la délivrance en 48h passe mal

L’ordonnance modifiant la loi de finances de l’État du Cameroun pour l’exercice budgétaire 2024, signée le 20 juin dernier par le président de la République, Paul Biya, prévoit une augmentation du prix du timbre pour l’établissement des cartes nationales d’identité (CNI) de 2 800 à 10 000 FCFA. Une décision que plusieurs Camerounais désapprouvent. « Nous sommes surpris par cette augmentation subite. C’est exorbitant de passer de 2 800 à 10 000 FCFA sans transition. C’est trop », fulmine Maginot Handou, taximan dans la ville de Yaoundé.
Comme lui, plusieurs Camerounais se plaignent aussi de ce nouveau prix du timbre, pratiquement quatre fois plus cher qu’avant. L’Association internationale des consommateurs (Asicom) s’est d’ailleurs empressée de dénoncer cette augmentation qu’elle qualifie de « disproportionnée ». « Nous considérons que cette mesure porte gravement atteinte aux droits fondamentaux des consommateurs et constitue une entrave inacceptable à l’accès à un document administratif essentiel », écrivent les responsables de l’Asicom dans un communiqué de presse publié le 21 juin.
Dans le même communiqué, cette association de protection des intérêts des consommateurs sollicite le report de cette augmentation qui vient s’ajouter à « l’inflation galopante généralisée » que subissent les Camerounais. Cependant, beaucoup, comme Maginot Handou, ne croient pas que cette mesure sera abandonnée. Ce dernier espère au moins que cette augmentation garantira la célérité dans le processus de production des cartes nationales d’identité. « Cela fait cinq ans que j’attends qu’on me délivre ma carte nationale d’identité », regrette-t-il.
Modernisation de l’identification
La hausse du prix du timbre vise précisément à financer le projet de modernisation de l’identification au Cameroun, qui permettra la délivrance de la carte nationale d’identité en 48 heures, voire moins. Pour réaliser ce projet, la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN) a signé un accord de partenariat avec le consortium germano-portugais INCM-Augentic. Selon l’ordonnance présidentielle, dont la validation par le parlement ne fait aucun doute étant donné que le RDPC au pouvoir y détient la majorité absolue, 90% des recettes issues du droit de timbre pour l’établissement des CNI serviront à rémunérer le partenaire privé, tandis que les 10% restants iront à la DGSN.
Concrètement, sur les 10 000 FCFA payés pour la délivrance d’une CNI, le consortium germano-portugais empochera 9 000 FCFA et la DGSN 1 000 FCFA. On ignore pour l’instant si le groupement touchera cette somme sur toute la durée de son contrat, fixée à 15 ans, selon nos sources.
Ces paiements visent à rembourser et à rémunérer l’investissement que va réaliser INCM-Augentic. L’accord prévoit en effet que le consortium finance et construise 68 centres multifonctionnels ultramodernes dans les 10 régions et les 58 départements du Cameroun. De plus, il prévoit la rénovation de 219 postes d’identification existants afin de les moderniser. Le nouveau système d’identification introduira également une application permettant la prise de rendez-vous en ligne. La cérémonie de pose de la première pierre du chantier du centre de production nationale de ces cartes s’est déroulée le 19 juin à Yaoundé. D’autres centres similaires sont annoncés dans d’autres villes du pays.
Michel Ange Nga
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