Paul Biya félicite Donald Trump, réélu après un premier mandat mouvementé entre Yaoundé et Washington
Paul Biya félicite Donald Trump, réélu après un premier mandat mouvementé entre Yaoundé et Washington
Aussitôt les résultats de la présidentielle américaine confirmée, le président Paul Biya a félicité le nouveau président élu des États-Unis, Donald Trump. Le 6 novembre, dans une lettre adressée au nouveau locataire de la Maison blanche, Paul Biya salue la « brillante réélection » de Donald Trump. Le chef de l’État camerounais constate que « le peuple américain a décidé, en la circonstance, de faire de nouveau confiance en (votre) leadership et en (votre) capacité à le guider vers les chemins du progrès ».
C’est la seconde fois que Donald Trump va diriger les États-Unis, après un premier mandat de 2016 à 2020. Une période marquée par des relations tumultueuses entre Yaoundé et Washington. Contrairement à plusieurs de ses précédents, Donald Trump est l’un des rares présidents américains que Paul Biya n’a jamais rencontré depuis son accession au pouvoir en 1982.
Selon le professeur Franck Ebogo, enseignant au Centre de recherche d’études politiques et stratégiques de l’Université de Yaoundé II-Soa, « il est difficile de parler d’une politique camerounaise des États-Unis. Il s’agit davantage d’une politique africaine des États-Unis ». Néanmoins, le premier mandat de Donald Trump a été marqué par de nombreuses frictions entre les deux pays.
En mai 2018, à quelques mois de la présidentielle camerounaise, l’ambassadeur américain Peter Henry Barlerin crée la polémique. Lors d’une audience avec Paul Biya, il l’invite à « penser à son héritage et à la façon dont les livres d’Histoire, que les générations futures liront, évoqueront sa mémoire ». Une déclaration relayée dans un communiqué, où le diplomate dénonce également des exactions supposées des forces gouvernementales dans les régions anglophones, en proie à une guerre séparatiste.
La sortie du plénipotentiaire américain avait provoqué l’ire de Yaoundé. Le diplomate sera convoqué au ministère des Relations extérieures.
Peu après, en 2019, sur la base des accusations de violations des droits de l’Homme, Washington décide de retirer son aide militaire au Cameroun. Cette décision prive Yaoundé de formations techniques, de pièces de rechange pour ses avions militaires, et de la livraison de bateaux de patrouille, de véhicules blindés et de systèmes radar. En mars 2019, les troupes américaines stationnées à Garoua, soutenant la lutte contre Boko Haram, sont aussi retirées.
Les tensions ne s’arrêtent pas là. Sous les mêmes accusations de violations des droits de l’Homme dans la crise anglophone, les États-Unis vont retirer le Cameroun de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA). Il s’agit d’un système préférentiel qui facilite l’arrivée de produits africains sur le marché américain. La décision est effective depuis 2020.
Malgré ce passif, dans sa lettre à Donald Trump, Paul Biya affiche un optimisme mesuré. Il exprime son souhait de collaborer avec son homologue américain pour « renforcer les relations anciennes entre le Cameroun et les États-Unis d’Amérique ».
Ludovic Amara
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