le Cameroun impose le suivi centralisé aux camions et grumiers dès fin 2024
le Cameroun impose le suivi centralisé aux camions et grumiers dès fin 2024
Au Cameroun, les transporteurs sont tenus d’installer un système de gestion et de suivi centralisés dans tous les véhicules transportant des produits divers ou dangereux, notamment les produits de carrière, les grumes et les hydrocarbures, d’ici au 31 décembre 2024. « Passé ce délai, seuls ceux équipés dudit système seront autorisés à circuler », prévient le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe (photo).
Cette décision est contenue dans un communiqué publié le 30 octobre 2024, et signé le 25 octobre, en réponse à la montée alarmante des accidents impliquant des véhicules de transport routier interurbain de marchandises.
Selon le ministre, ces mesures s’inscrivent dans le cadre des « très hautes instructions » du chef de l’État pour renforcer les campagnes de surveillance et de répression des infractions routières. Cette annonce fait suite à un tragique accident survenu le 17 octobre dernier au quartier Mimboman à Yaoundé, où, selon le bilan officiel, un conteneur tombé d’un camion a causé la mort de trois personnes et blessé gravement neuf autres.
« Les accidents de la route au Cameroun ont atteint une cote préoccupante. Dans 70 % des cas, les gros porteurs sont impliqués, notamment les camions et les bus », a déclaré Martial Manfred Missimikim, directeur exécutif de l’ONG Securoute, dans une récente interview accordée au quotidien public Cameroun Tribune. Il a également mis en avant des facteurs aggravants, tels que le déficit de formation des conducteurs. « À ce jour, il n’existe pratiquement pas d’autoécoles dotées de camions ou de bus pour l’apprentissage des nouveaux conducteurs. Du coup, la plupart des conducteurs de camions sont formés sur le tas », a-t-il dit. Il a par ailleurs souligné l’état vétuste du parc automobile, précisant que 90 % des camions ont plus de 20 ans, et a mis en lumière les problèmes de surcharge et de respect des normes d’arrimage.
Pour résoudre à ces problématiques, le ministère des Transports a déjà mis en place des initiatives comme le projet de gestion et suivi centralisé du transport routier interurbain, baptisé Ym@ne Driver. Ce système, opérationnel depuis 2022, utilise des caméras intelligentes et le suivi par géolocalisation pour contrôler les paramètres biométriques des chauffeurs et surveiller l’environnement du véhicule. Au ministère, on a « la ferme conviction » que cette solution technologique va « réduire systématiquement et drastiquement » le nombre d’accidents de circulation, qui tuent plus de 1 200 personnes chaque année au Cameroun, alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime ce chiffre à plus de 6 000 décès.
Patricia Ngo Ngouem
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