Joseph Le justifie la présence d’un préfet et d’un maire lors de la réception d’un admis à l’Enam

Joseph Le justifie la présence d’un préfet et d’un maire lors de la réception d’un admis à l’Enam

Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) a récemment reçu, avec un grand éclat médiatique, un candidat admis au concours d’entrée à l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam). Ce dernier était accompagné d’un préfet et d’un maire, un geste qui a suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique.
Pour justifier cette improbable délégation, le ministère met en avant le fait qu’Ojong Midreat Enow-Bessem, qui a réussi ce « prestigieux » concours, est originaire du village d’Eshobi, qui a été le théâtre de plusieurs attaques de sécessionnistes depuis 2017. Au moins 94 jeunes auraient été froidement assassinés par les assaillants, comme le précise le Minfopra, ajoutant que malgré cela, « ce village peuplé d’environ 2 214 habitants est resté résilient et fidèle aux institutions de la République ».
En recevant cette délégation, le ministre Joseph Le souhaite saluer la réussite d’un « miraculé », originaire d’un village martyrisé qui n’a jamais eu de fonctionnaire de haut rang. Selon lui, « la réussite du jeune Ojong Midreat Enow-Bessem au prestigieux concours d’entrée à l’École nationale d’administration et de magistrature (…) a été vivement saluée par l’ensemble des populations de cette partie de notre pays. En effet, depuis l’indépendance, le village Eshobi n’avait jusque-là qu’un instituteur comme fonctionnaire au rang le plus élevé ».
L’Enam est en effet le concours de la fonction publique le plus convoité, rassemblant chaque année près de 30 000 candidats pour seulement 500 places ouvertes. C’est également le concours où le marchandage de places et la corruption sont les plus décriés, des accusations que le ministre Joseph Le a toujours rejetées.
Pour le ministre, recevoir Ojong Midreat Enow-Bessem, accompagné du préfet du département de Manyu et du maire de Mamfe, est un indicateur que « la transparence et la promotion du culte de la méritocratie sont de rigueur au Minfopra lors des différents concours administratifs ».
L.A.

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