ce que la Norvège déclare après l’arrestation du leader séparatiste Lucas Ayaba Cho

ce que la Norvège déclare après l’arrestation du leader séparatiste Lucas Ayaba Cho

Sur le site internet de la Politiet (la Police norvégienne), le Kripos, qui est le service national d’enquête criminelle, déclare avoir mené une « action planifiée » d’arrestation d’un « homme d’une cinquantaine d’années ». Il s’agit, fait savoir ce service de sécurité, d’« une personne arrêtée (et) accusée d’incitation aux crimes contre l’humanité au Cameroun ».
Le Kripos poursuit en affirmant que « l’homme est accusé d’incitation au crime contre l’humanité selon les articles 108 cf. 102 ». Bien que personne ne soit cité nommément dans cette déclaration, tout porte à croire qu’il s’agit de Lucas Ayaba Cho, Camerounais d’origine et Allemand de nationalité, résidant depuis quelques années en Norvège. C’est depuis ce pays que Lucas Ayaba Cho dirige de nombreuses milices sécessionnistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. C’est également à travers le mouvement séparatiste Ambazonia Governing Council, dont il est le leader, que Ayaba Cho a commandité et revendiqué plusieurs attaques meurtrières dans ces deux régions en crise depuis la fin 2016.
D’après la police norvégienne, c’est dans la journée du 25 septembre que Lucas Ayaba Cho devait être mis en « détention provisoire au tribunal de district d’Oslo en raison du risque de falsification de preuves ». « Nous sommes dans la première phase de l’enquête et il reste encore plusieurs étapes d’enquête », a déclaré la procureure chargée de l’affaire, Anette Berger, qui est procureur de police à Kripos. La police norvégienne estime que « l’accusé joue un rôle central dans le conflit armé en cours au Cameroun ».
Pour la procureure, « la Norvège a la responsabilité internationale de veiller à ce que nous ne soyons pas un refuge pour les personnes qui commettent des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité », et elle rappelle que « c’est la première fois qu’une personne en Norvège est accusée d’incitation aux crimes contre l’humanité ».
La police norvégienne souligne aussi que l’agence de sécurité Kripos « a la responsabilité nationale d’enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ».
C’est en effet à la suite d’une plainte déposée à la Cour pénale internationale, en mars dernier, par l’avocat américain d’origine camerounaise Emmanuel Nsahlaï contre Ayaba Cho que les autorités norvégiennes ont été saisies. Celles-ci se sont engagées à coopérer avec la justice internationale dans le cas où les accusations contre cette personne résidant sur leur territoire étaient avérées.
Ludovic Amara
 
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