lancement d’un plan de coordination transfrontalière pour éradiquer la maladie d’ici 2025

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lancement d’un plan de coordination transfrontalière pour éradiquer la maladie d’ici 2025

Le 16 septembre 2024, les ministres de la Santé des pays du bassin du lac Tchad et de la sous-région du Sahel ont dévoilé un plan de coordination transfrontalière pour 2024-2025, visant à lutter contre la transmission des variants de poliovirus en Afrique centrale et occidentale. « Cette initiative cruciale vise à renforcer les efforts déployés conjointement dans le but d’éradiquer la poliomyélite et d’empêcher sa propagation au-delà des frontières nationales, garantissant ainsi un avenir plus sûr et plus sain à des millions d’enfants », peut-on lire dans le document.
Le bassin du lac Tchad et le Sahel font face à des défis uniques dans la lutte contre la poliomyélite, car ces régions demeurent des foyers de transmission importants en Afrique. Malgré des efforts considérables, le variant du poliovirus circulant de type 2 (PVDVc2), dérivé d’une souche vaccinale, continue de s’y propager en raison de facteurs tels que l’insécurité, l’accès limité aux soins de santé et la forte mobilité de la population. En 2024, 134 cas de poliomyélite ont été détectés et notifiés conjointement au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, au Niger, au Nigeria, en République centrafricaine (RCA) et au Tchad, tant dans l’environnement que chez les personnes affectées, d’après les informations communiquées jusqu’au 5 septembre. En réponse, près de 70 millions d’enfants ont été vaccinés dans ces zones critiques depuis le début de l’année en cours.
Ce plan de coordination vise ainsi à renforcer la collaboration entre ces différents pays. Son objectif est « d’interrompre la transmission de la poliomyélite d’ici décembre 2025, grâce à la mise en œuvre de campagnes de vaccination élargies et de haute qualité ». Au cœur de cette initiative se trouve une nouvelle « équipe spéciale pour le bassin du lac Tchad », basée à N’Djamena, la capitale tchadienne, apprend-on. Ce bureau a pour mission de centraliser les efforts et d’améliorer la communication entre les pays, facilitant ainsi une réponse uniforme à la crise.
Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, a souligné l’importance d’une coopération transfrontalière renforcée. « Cette situation exige une riposte uniforme entre les pays, à l’image des efforts déployés pour éliminer avec succès le poliovirus sauvage. C’est pourquoi nous travaillons à la mise en place d’un système robuste de gestion des incidents afin d’assurer la synchronisation des campagnes de vaccination et la coordination transfrontalière », a-t-elle déclaré, citée dans le document. Le plan préconise l’édification de mécanismes de coordination multi-pays, servant de levier pour superviser les activités transfrontalières et assurer une coopération harmonieuse. La stratégie repose sur l’élaboration de plans nationaux axés sur la coordination transfrontalière et la synchronisation des campagnes de vaccination. Cela permettra de couvrir toutes les populations à risque, notamment celles vivant dans les zones frontalières.
Populations nomades
Pour soutenir ces efforts, le plan prévoit une intensification des activités de notification, de détection, de partage d’informations et de coordination de la riposte. Une attention particulière sera portée aux populations nomades et aux zones difficiles d’accès, afin de s’assurer que personne ne soit laissé de côté. Le renforcement des efforts de vaccination systématique, en particulier pour les enfants non vaccinés et partiellement vaccinés, est également une priorité. Des activités conjointes de participation communautaire seront mises en œuvre pour encourager la coopération et assurer que les communautés soient bien informées et impliquées dans les efforts d’éradication. De plus, un cadre de suivi et de responsabilisation rigoureux sera institué, avec des dialogues ministériels réguliers pour évaluer les progrès et combler les lacunes. Bien que le Cameroun ait été certifié indemne de poliovirus sauvage en 2020, des formes dérivées continuent de circuler, notamment dans des zones où la vaccination est insuffisante. Le pays est donc appelé à synchroniser ses efforts avec ceux de ses voisins pour maintenir son statut et prévenir toute résurgence de la maladie.
Pour rappel, la poliomyélite est une maladie virale hautement contagieuse qui affecte principalement les enfants de moins de 5 ans. Elle se transmet essentiellement par voie féco-orale, bien que dans certains cas, elle puisse aussi être propagée par des aliments ou de l’eau contaminés. Une fois dans l’organisme, le virus se multiplie dans l’intestin et peut ensuite envahir le système nerveux, entraînant des cas de paralysie, selon l’OMS. Parmi les trois souches de poliovirus sauvage (type 1, type 2 et type 3), le poliovirus de type 2 a été éradiqué en 1999, tandis que le dernier cas de type 3 a été signalé au Nigeria en novembre 2012. Ces deux souches sont désormais reconnues comme éradiquées au niveau mondial. En 2020, le poliovirus sauvage de type 1 continuait cependant de circuler dans deux pays : le Pakistan et l’Afghanistan, indique l’OMS. Il n’existe pas de traitement spécifique contre la poliomyélite, la seule prévention efficace passe par la vaccination.
Patricia Ngo Ngouem
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