Jackson Tchatchoua revient sur ses débuts avec le Cameroun :  »Les cadres comme Onana et Aboubakar ont été les premiers à dédramatiser la situation »

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Jackson Tchatchoua revient sur ses débuts avec le Cameroun :  »Les cadres comme Onana et Aboubakar ont été les premiers à dédramatiser la situation »

Sous Paolo Zanetti, le nouvel entraîneur, Tchatchoua rayonne à tel point qu’il a ouvert le score dimanche dernier, son premier but dans le championnat italien, sur le terrain de la Genoa. De quoi partir en sélection l’esprit tranquille. International camerounais depuis juin dernier, celui qui dispose également de la nationalité belge nous explique les raisons de son choix alors qu’il aurait pu évoluer pour la Belgique. Du haut de la Citadelle de Namur, il raconte également le contexte délicat qui a marqué ses débuts.

Jackson. Quand vous regardez dans le rétroviseur, quel regard portez-vous sur la saison qui s’est écoulée ?

‘Elle n’avait pas débuté de la meilleure des manières avec mon accident durant les vacances. J’ai subi une fracture des cervicales. Malgré ça, j’ai pu faire mes preuves dans l’un des meilleurs championnats d’Europe à une position inédite. À Charleroi, j’évoluais comme piston. Ici, je suis vraiment arrière droit même si je dispose toujours de la liberté de pouvoir attaquer.  »

Paradoxalement, sans votre accident, vous ne seriez pas à Vérone.

 »C’est vrai que le Torino me voulait. Je devais prendre l’avion pour me rendre là-bas mais quand j’étais à l’aéroport, le directeur sportif du club m’a appelé pour me prévenir de ne pas venir car il estimait avec son staff médical que je n’étais pas apte à passer la visite médicale. Je me souviens quand je suis retourné le lendemain à Charleroi. Certains coéquipiers rigolaient en me disant ‘Tu n’es pas en Italie ?’. Et puis, Vérone est vite arrivé. »

guillement

Quand je suis retourné le lendemain à Charleroi, certains coéquipiers rigolaient en me disant ‘Tu n’es pas en Italie ?’.

De quoi nourrir maintenant un sentiment de revanche ? À l’image de votre parcours, rien n’est linéaire mais vous parvenez toujours à rebondir.

 »Je ne suis pas habité par ce sentiment. Je ressens juste de la fierté car j’ai toujours dû me battre pour aller chercher les choses comme lors de mon premier contrat pro à Charleroi signé en 2021 alors que j’avais déjà 20 ans. Ça m’a forgé un caractère et un mental qui m’accompagneront tout au long de ma carrière. Je repenserais à ces évènements si je connais un moment difficile. »

Vous en avez vécu l’un des plus beaux en juin dernier avec vos débuts internationaux. Comment avez-vous appris votre sélection alors que vous aviez déjà évolué avec les espoirs camerounais ?

 »Je me promenais en ville et j’ai reçu un appel de Joachim Mununga, l’adjoint du sélectionneur Marc Brys. Il m’a informé qu’ils avaient analysé mon profil et que je disposais d’un profil intéressant. Avant la liste, j’ai eu aussi un contact avec le coach. Ça s’est concrétisé quand j’ai vu mon nom apparaître dans la sélection. »

Qu’avez-vous ressenti lors de votre premier match face au Cap Vert où vous avez été directement propulsé titulaire ?

 »C’est un rêve de gamin qui s’est réalisé. Depuis que je suis jeune, je regarde le Cameroun à la télévision. J’ai vu jouer mes idoles sous ce maillot. Maintenant, c’est à mon tour de le défendre. »

Ce rassemblement était le premier de Marc Brys. Il a été marqué par le conflit interne avec la Fecafoot et Samuel Eto’o. Comment avez-vous vécu cette situation malsaine ?

 »Nous avons la chance d’avoir un groupe avec plein de vécu. Grâce aux éléments les plus expérimentés, on s’est mis dans une bulle. Ça nous a permis de ne pas trop ressentir ce qui se passait autour de l’équipe. »

Quand vous découvrez que vous n’avez pas d’équipement pour votre premier entraînement, cela ne vous a pas fait regretter d’avoir opté pour le Cameroun ?

 »Non, tout simplement car des joueurs comme Vincent Aboubakar, Frank Anguissa ou André Onana, qui évoluent dans les meilleurs clubs du monde, ont été les premiers à dédramatiser et à nous dire qu’on trouverait une solution. Quand tu vois les anciens être humble et calme, peu importe les conditions dans lesquelles tu es, tu sais en tant que jeune que c’est la voie à suivre. Ça permet de garder les pieds sur terre et au fur et à mesure de la semaine, l’ambiance s’est détendue. »

Vous n’avez pas ressenti trop de pression avant votre première sélection face au Cap Vert (victoire 4-1) pour le début des éliminatoires de la prochaine Coupe du monde ?

 »Il y avait du stress mais il était positif. Parce que ce n’était que des bonnes choses qui m’arrivaient. Par exemple, j’ai fait voyager ma mère de Belgique au Cameroun pour qu’elle assiste à la rencontre. Ça me tenait vraiment à cœur. On évoluait aussi à Yaoundé dans un stade mythique. Certes, la chaleur et le terrain étaient deux paramètres qui ne facilitaient pas notre tâche mais je l’ai pris comme un défi. Ce fut parfait. »

Le déplacement en Angola (1-1) a été plus corsé.

 »Je pense que le Cap Vert ne connaissait pas la philosophie et la tactique du coach. L’Angola a pu se baser sur notre match face au Cap Vert pour bien préparer l’affrontement. C’était disputé face à deux équipes qui ont atteint les quarts de finale de la dernière Can. On a connu un coup du sort avec un but contre son camp. Il faut rebondir dès maintenant face à la Namibie puis au Zimbabwe pour le début des qualifications de la prochaine Can. »

A quel point ces voyages dans des destinations lointaines vous enrichissent ?

 »C’est vrai que très peu de gens vont en Angola par exemple. Malheureusement, nous n’étions pas à Luanda. Le stade était un peu excentré de la ville. Depuis l’avion, j’ai vu certains gratte-ciel. Malheureusement, nous n’avons pas le temps de voir autre chose que le stade. »

Vos coéquipiers ont-il déjà pu constater que votre surnom en Italie,  »Il Treno » (le train) n’était pas usurpé ?

 »Aboubakar est venu me voir à la mi-temps face au Cap Vert en me disant de baisser un peu de régime car il me voyait carburer. Il se disait que le petit ne tiendrait pas tout le match car il y a plus d’humidité en Afrique qu’en Europe. C’est donc plus compliqué de réitérer les efforts. À la fin du match, il est venu me féliciter en disant qu’il était choqué de ma performance à ce niveau. »

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Aboubakar est venu me féliciter en disant qu’il était choqué de ma performance.

Vous étiez surpris également par votre prestation ?

 »Franchement, une fois que je suis lancé, je suis lancé (sourires). »

Est-ce que vous êtes vexé que la Belgique, votre pays de naissance, n’ait pas pensé à vous ? Votre profil, de latéral droit ultra rapide et titulaire en Serie A, ne court pas les rues.

 »Je n’ai pas de regrets. Dans la vie, on a tous un destin. J’ai suivi mon instinct et ce qui me semble logique. J’assume mon choix à 100 %. »

Hellas Verona's Jackson Tchatchoua celebrates after scoring the opening goal during the Serie A soccer match between Genoa and Hellas Verona at the Luigi Ferraris Stadium in Genoa, Italy, Sunday, Sept. 1, 2024. (Tano Pecoraro/LaPresse via AP)
Ce week-end au Genoa, Jackson Tchatchoua a marqué pour la première fois sous les couleurs de Vérone. ©Tano Pecoraro/LaPresse

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