Au Cameroun, l’ONU exige une meilleure protection des travailleurs humanitaires

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Au Cameroun, l’ONU exige une meilleure protection des travailleurs humanitaires

Le 16 août 2024, Siaka Coulibaly (photo), coordonnateur résident par intérim des Nations Unies au Cameroun, a lancé un appel urgent pour une meilleure protection des travailleurs humanitaires dans le pays. Lors d’une marche sportive organisée vendredi dernier à Yaoundé, en prélude à la Journée mondiale de l’aide humanitaire célébrée ce 19 août, M. Coulibaly a souligné l’importance de garantir la sécurité des humanitaires, particulièrement dans les zones de crise. « Il faut protéger les humanitaires, surtout dans les zones de crise. Il faut faire en sorte qu’ils puissent intervenir pleinement là où c’est nécessaire, en accompagnement des efforts du gouvernement », a-t-il déclaré à la presse.
Cette déclaration intervient dans un contexte difficile où les travailleurs humanitaires sont confrontés à des défis croissants, notamment dans les régions touchées par des conflits et des catastrophes naturelles. M. Coulibaly a précisé que les humanitaires interviennent principalement dans six des dix régions du pays : l’Extrême-Nord, le Nord, l’Est, l’Adamaoua, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Ces zones sont souvent affectées par des problèmes liés au changement climatique, aux catastrophes naturelles telles que les inondations, aux activités de groupes armés, ainsi qu’à l’afflux de réfugiés en provenance de la République centrafricaine (RCA) et du Tchad. « Ces incidents ont le potentiel d’exacerber les vulnérabilités des populations en particulier la capacité des personnes à accéder à la nourriture, au logement, à la nutrition, à l’eau et à l’assainissement, à l’éducation, aux services de protection ou aux soins de santé dans certains cas. Il est également important de noter que certains types de crises augmentent les risques pour les travailleurs humanitaires de fournir en toute sécurité une aide efficace et fondée sur les principes humanitaires », a-t-il expliqué.
Le coordonnateur résident par intérim de l’ONU a rappelé que la Journée mondiale de l’aide humanitaire sert de rappel des risques encourus par les humanitaires lorsqu’ils accomplissent leur mission. Le thème de cette année, « Agir pour l’humanité », symbolise l’appel de la communauté humanitaire mondiale à ses dirigeants pour qu’ils assurent la protection des civils et des travailleurs humanitaires. La marche sportive de vendredi a été l’occasion de rendre hommage aux travailleurs humanitaires disparus, de renforcer la solidarité entre les acteurs humanitaires et de montrer le soutien continu de l’ONU aux efforts du gouvernement en faveur des populations vulnérables.
Le Cameroun fait face à trois crises humanitaires majeures : le conflit avec Boko Haram dans l’Extrême-Nord, le conflit séparatiste dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, et l’afflux de réfugiés centrafricains à l’Est, au Nord et dans l’Adamaoua. Dans ce contexte, les interventions humanitaires sont cruciales pour apporter assistance et dignité aux populations vulnérables. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), 3,4 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire en 2024. Le Plan de réponse humanitaire, lancé en avril 2024 avec un budget de 371,4 millions de dollars, vise à aider 2,3 millions de personnes parmi les plus vulnérables. Ce plan répond aux besoins urgents liés aux conflits, aux épidémies et aux chocs climatiques. « La mise en œuvre en cours du Plan de réponse humanitaire avec le gouvernement constitue une étape importante de notre appui aux populations vulnérables », a souligné Siaka Coulibaly.
Patricia Ngo Ngouem

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