l’Approche par compétences (APC) critiquée après les résultats médiocres du baccalauréat

l’Approche par compétences (APC) critiquée après les résultats médiocres du baccalauréat

La maîtrise de la méthode de l’approche par compétences (APC) est régulièrement citée par les enseignants pour expliquer les mauvais résultats du baccalauréat de l’enseignement secondaire général 2024 (37,26 %). Le 24 juillet dernier, une enseignante de SVT (sciences de la vie et de la terre), qui intervenait sur les ondes de RFI, s’est plainte des nouvelles méthodes de correction. « Dans le cadre de l’APC, les méthodes de correction ne sont pas très objectives. Les critères sont plutôt très subjectifs dans la mesure où ils laissent beaucoup de liberté à l’enseignant », explique-t-elle.
Un enseignant rencontré dans un collège privé laïc de la ville de Yaoundé, qui parle sous le sceau de l’anonymat, pense la même chose. « Avec l’APC, on demande à l’enseignant de décrire une situation et de laisser à l’élève l’initiative dans la réponse », explique notre source. Il raconte tout de suite une expérience. Alors qu’il interrogeait des élèves de sixième cette année, il a décrit une situation : la découverte d’un serpent pendant des vacances chez grand-mère. « J’ai demandé aux élèves de raconter ce qu’ils feraient dans une telle situation. J’ai eu autant de réponses que d’élèves. Comment je corrige ça ? » s’interroge ce dernier en rappelant que la majorité des enseignants « rejettent » l’APC.
Un autre enseignant diplômé de l’École normale supérieure (ENS) de Yaoundé en auditeur libre, qui travaille pour le collège Adventiste, loue par contre l’APC. Selon ses explications, le but de cette méthode est de montrer à l’élève que ce qu’il reçoit comme enseignements se passe autour de lui, contrairement à l’approche par objectifs (APO), qui existait auparavant. « Je reconnais toutefois qu’il y a encore des problèmes dans l’acquisition de l’APC », fait-il savoir.
« Il y a une façon de libeller les sujets. Si le sujet est mal libellé, l’enfant peut bien se tromper », fait savoir ce diplômé de l’ENS. Il reconnaît toutefois que cette difficulté est plus perceptible chez les anciens enseignants qui ont été formés avec la méthode de l’APO : « Je suis entré à l’école normale en 2013 et les enseignants nous formaient déjà à l’APC ».
Un inspecteur pédagogique joint par SBBC botte complètement en touche. Il indique qu’il n’y a aucun problème avec l’APC et que les résultats du baccalauréat cette année sont le témoin du réel niveau des élèves camerounais. Rien de plus.
Michel-Ange Nga
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