le gouvernement prend position après la sortie du préfet Emmanuel Djikdent

- Advertisement -

le gouvernement prend position après la sortie du préfet Emmanuel Djikdent

Le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a, dans un communiqué du 18 juillet, mitigé la décision du préfet du département du Mfoundi d’interdire de cette unité administrative toute personne accusée d’appeler au soulèvement contre les institutions de la République, de proférer des outrages graves envers celles-ci ou celui qui les incarne (en l’occurrence le président Paul Biya), ou de mener des manœuvres susceptibles d’entraîner des « troubles graves à l’ordre public ». Pour le ministre de la Communication, « les Camerounais peuvent s’exprimer sans aucune contrainte, approuver ou désapprouver l’action des pouvoirs publics, faire connaître leurs points de vue sur l’ensemble des questions ayant trait à la vie de la nation ».
Pour autant, le gouvernement avertit que la liberté d’expression et d’opinion ne saurait « donner à quiconque la latitude d’attenter aux institutions de la République ni à l’honorabilité de celles et ceux qui l’incarnent ». C’est pour cette raison que le ministre de la Communication souligne qu’il reste « inacceptable que des compatriotes usent de propos irrévérencieux, injurieux, voire offensants » contre leurs dirigeants.
Ce recadrage du ministre de la Communication intervient après une levée de boucliers au sein de l’opinion, suite à l’arrêté du 16 juillet du préfet Emmanuel Mariel Djikdent de bannir du département qui abrite la capitale Yaoundé toutes les personnes accusées d’offenser les dirigeants ou de porter atteinte à l’ordre public par leurs prises de position. De nombreux leaders politiques ont dénoncé une grave atteinte aux libertés. « Ni la loi de 1990 relative au maintien de l’ordre ni le décret de 2008 fixant les attributions des chefs des circonscriptions administratives (…) ne donnent au préfet le pouvoir d’interdiction de séjour temporaire à un citoyen dans un département du Cameroun. Ce pouvoir n’existe pas même en cas d’état d’urgence », a déclaré Cabral Libii, député et président du PCRN.
Pour le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), « cette sortie intempestive du préfet du Mfoundi vise les partis politiques de l’opposition dans le but de les priver de tout espace d’expression à Yaoundé, la capitale de notre pays, avant, pendant et après la campagne électorale du scrutin présidentiel avenir ».
Acculé, le préfet Emmanuel Mariel Djikdent a tenté de défendre sa décision dans les colonnes du quotidien gouvernemental le 18 juillet. « Il s’agit ici de concilier l’ordre public et les libertés publiques, car, sans le premier, les secondes sont impossibles (…). Si les gens sont honnêtes, ils verraient que l’arrêté n’a jamais interdit la critique ». Le préfet invite ainsi à « regarder la lune et non le doigt qui la montre », car « l’arrêté dit ‘attention danger’ ». Dans l’ensemble, le préfet explique qu’il reste dans son rôle de garantir toutes les libertés dans l’unité administrative qu’il commande.
L.A.
Lire aussi: Interdiction de séjour dans le Mfoundi : vives réactions après la publication de l’arrêté controversé du préfet

Cet article est apparu en premier sur https://www.stopblablacam.com/politique/1907-12678-interdiction-de-sejour-dans-le-mfoundi-le-gouvernement-prend-position-apres-la-sortie-du-prefet-emmanuel-djikdent


.

- Advertisement -