vives réactions après la publication de l’arrêté controversé du préfet

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vives réactions après la publication de l’arrêté controversé du préfet

Le récent arrêté signé par le préfet du département du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent (photo), a déclenché une vague de réactions parmi les acteurs politiques et la population au Cameroun. Publié le 16 juillet dernier, cet arrêté vise à interdire de séjour « pour une durée déterminée » toute personne accusée d’appeler au soulèvement contre les institutions de la République, de proférer des outrages graves envers celles-ci ou celui qui les incarne (en l’occurrence le président Paul Biya) ou de mener des manœuvres susceptibles d’entraîner de « troubles graves à l’ordre public » dans le département du Mfoundi, dont est rattachée Yaoundé, la capitale.
Dès son annonce, cet arrêté a été vivement critiqué, notamment par l’opposant politique Cabral Libii, arrivé troisième à la présidentielle de 2018, qui a exprimé ses réserves sur les réseaux sociaux. « Ni la loi de 1990 relative au maintien de l’ordre, ni le décret de 2008 fixant les attributions des chefs des circonscriptions administratives (…) ne donnent au préfet le pouvoir d’interdiction de séjour temporaire à un citoyen dans un département du Cameroun. Ce pouvoir n’existe pas même en cas d’état d’urgence », a déclaré sur Facebook le leader du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), dénonçant une « atteinte grave » à la Constitution camerounaise et appelant au retrait de cet arrêté.

Me Akere Muna a également exprimé son inquiétude depuis Accra, où il participait à un forum international. « Si authentique, ce document est profondément préoccupant pour notre pays. (…) Comment une personne peut-elle prétendre exercer un tel pouvoir, en ignorant la Constitution et les accords internationaux, ternissant la réputation de notre nation ? », a commenté l’avocat sur X.

Je suis actuellement à Accra, au Ghana, pour assister au Forum des Citoyens d’Afrique de l’AU ECOSOCC. Je participerai aux discussions sur une Réponse Coordonnée et Cohérente de l’Afrique aux Flux Financiers Illicites, à la Corruption et à la Gestion des Ressources Naturelles.… pic.twitter.com/6eGv5dI9Sh
— Akere Muna (@AkereMuna) July 17, 2024
Les réactions sur les réseaux sociaux ont également été diverses. Certains internautes ont réagi avec ironie, demandant sarcastiquement la liste des documents nécessaires pour obtenir un « visa » pour entrer dans le département du Mfoundi. D’autres ont remis en question la portée et la légalité de cette mesure, doutant de son efficacité réelle pour préserver l’ordre public.
Tout en précisant qu’elle ne s’applique pas aux personnes déjà en détention dans une maison d’arrêt, le préfet Emmanuel Mariel Djikdent justifie cette mesure par « les nécessités de préservation de l’ordre public » face notamment à certains propos tenus lors de débats télévisés qui pourraient potentiellement perturber l’ordre public dans sa circonscription. « La mesure d’interdiction de séjour dans le département du Mfoundi n’est qu’une mesure conservatoire. Elle ne vise personne en particulier. Nous sommes garants de l’ordre public dans notre département. Donc, nous disons que ceux qui veulent vivre ici doivent respecter aussi la liberté des uns et des autres et s’ils ont d’autres ambitions, il y a des voies pour arriver à leurs fins », a-t-il déclaré à la presse mardi, appelant à la responsabilité des médias dans la modération des débats publics.
Patricia Ngo Ngouem

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