un appel pour combler un déficit financier de plus de 30 milliards de FCFA

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un appel pour combler un déficit financier de plus de 30 milliards de FCFA

Le 19 juin, Nadine Perrault, représentante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) au Cameroun, a lancé un appel pressant aux donateurs pour soutenir le Programme pluriannuel de résilience (PPR) dans le pays. Ce programme, qui vise la scolarisation de 681 000 enfants affectés par les crises à travers 64 communes au Cameroun, est financée par Education Cannot Wait (ECW), le Fonds mondial des Nations Unies pour l’éducation en situation d’urgence et de crise prolongée.
Initié pour la période 2022-2025 avec un budget total de 75 millions de dollars (plus de 46 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain), le PPR a démarré avec un fonds de départ de 25 millions de dollars (plus de 15 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain), comprenant initialement 227 000 enfants, apprend-on. Cependant, malgré ces efforts, persiste un écart financier de 50 millions de dollars (plus de 30 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain), montant essentiel pour étendre les services éducatifs et de protection aux autres enfants restants parmi les déplacés internes, les retournés, les réfugiés et les communautés hôtes affectés par la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la crise centrafricaine et la crise du bassin du Lac Tchad.
« En collaboration avec nos partenaires, nous travaillons activement pour mobiliser ces ressources supplémentaires, qui permettront à 454 000 enfants dans les zones affectées par les crises de bénéficier de services éducatifs de qualité et de protection. Le gouvernement du Cameroun, les partenaires internationaux, les organisations non gouvernementales, le secteur privé et les communautés locales, chacun de nous a un rôle crucial à jouer. En mobilisant nos ressources et en unissant nos efforts, nous apportons une différence significative et durable pour les enfants vulnérables affectés par les crises », a déclaré Nadine Perrault, dont l’agence assure le lead du consortium en charge de la mise en œuvre du PPR au Cameroun.
La Banque islamique de développement (BID) notamment s’est exprimée sur son intention de contribuer à cet effort. « Nous sommes prêts à soutenir ce projet », a affirmé un représentant de la BID lors de la cérémonie de présentation des résultats à mi-parcours du PPR le 19 juin dernier à Yaoundé. Il a souligné l’engagement de l’institution financière en tant que partenaire du Cameroun, tout en précisant que la BID finance déjà d’autres projets dans le secteur de l’éducation au Cameroun.
Crises humanitaires complexes
Réagissant à cet appel, le ministre de l’Éducation de base, Laurent Serge Etoundi Ngoa, a exprimé sa confiance dans la mobilisation des ressources nécessaires : « Nous remercions déjà Education Cannot Wait et tous les partenaires, et nous pensons que les promesses qui nous ont été faits et les efforts du gouvernement dans l’agenda de ce qui doit être réalisé nous permettront de trouver le financement additionnel qui manque. Les projets qui ont été engagés sont des projets du Cameroun. On ne peut pas imaginer que tout cela dépérisse au cas où le financement n’est pas là ».
Le Cameroun est confronté à des crises humanitaires complexes qui ont affecté son système éducatif : l’afflux de réfugiés centrafricains dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua, et nigérians dans la région de l’Extrême-Nord, ainsi que la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016, dont la conséquence directe a été les mouvements migratoires vers le Nigeria et les déplacements internes vers les régions du Littoral, de l’Ouest, du Centre et du Sud. À cette situation peu favorable s’ajoute en 2020 la crise sanitaire de la Covid-19, qui a poussé le gouvernement à fermer les écoles pendant plusieurs semaines pour éviter la propagation du virus.
Avec plus de 1,4 million d’enfants ayant besoin d’une assistance humanitaire dans l’éducation selon les statistiques de l’Unicef, le pays s’efforce de répondre à cette crise à travers le PPR. Nadine Perrault a souligné les progrès réalisés à mi-parcours : « Environ 92 000 enfants d’âge primaire, dont 48 % de filles, ont pu accéder à l’éducation grâce aux initiatives mises en place ». La représentante de l’Unicef a également mis en lumière les réalisations tangibles du programme, telles que la construction en cours de 43 salles de classe avec des latrines séparées qui seront opérationnelles dès la rentrée de septembre 2024, ainsi que la formation de plus de 500 enseignants pour répondre aux besoins spécifiques des enfants traumatisés par les crises.
Le programme a également soutenu 261 familles vulnérables à travers des aides financières, permettant à 827 enfants d’accéder à l’éducation dans les régions de l’Est et de l’Extrême-Nord, at-elle ajouté. Les activités telles que l’alimentation scolaire ont également contribué à une augmentation de la présence des élèves de 20 % dans les écoles ciblées, démontrant ainsi l’impact positif direct sur les communautés locales, selon la même source. « La mobilisation des fonds additionnels permettra à tous les enfants de poursuivre leurs études et de préparer leur avenir », a affirmé le ministre de l’Éducation de base.
Patricia Ngo Ngouem

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