les terribles conséquences de la sécheresse sur l’agriculture

les terribles conséquences de la sécheresse sur l’agriculture

En Catalogne, la sécheresse historique entraîne 615 licenciements temporaires dans le domaine viticole : quasiment pas de raisin, les vignes sont si desséchées, dans la région du Penedès, qui produit le cava (vin mousseux fruité) que « les racines de vignes âgées de trente ans sont mortes », « des raisins ratatinés, flétris dépérissent sous un soleil intense », racontent  El País Der Spiegel et  l’agence de presse Reuters. Freixenet, leader mondial du vin mousseux, invoque un « cas de force majeure » pour licencier, dès le mois prochain, 80 % de ses effectifs de manière temporaire. 615 employés sont concernés, peut-être jusqu’à la fin de l’année, indique  El Periódico de Catalunya. L’entreprise germano-espagnole Cava Freixenet considère avoir épuisé « ses ressources de flexibilité interne » : ses employés avaient chômé tous les vendredis depuis un mois, précise le quotidien catalan. « Le manque d’eau pourrait même obliger à l’arrachage des vignes, incapables de résister au stress hydrique », alerte El País.  El Periódico de Catalunya craint même une « cascade d’autres licenciements, chez de petits producteurs de cava et dans toute la chaîne d’approvisionnement. »

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La sécheresse rend les travailleuses agricoles encore plus vulnérables : le mois dernier,  nous avions parlé ici même de ces milliers de saisonnières agricoles, en Inde, mariées de force à l’adolescence et endettées. Elles subissent des hystérectomies pour couper de la canne à sucre sans interruption, expliquent le New York Times et  The Indian Express. Leur travail alimente de grandes marques de soda comme Coca, Pepsi ou encore le chocolat Cadbury. Ces travailleuses agricoles sont originaires de Beed, dans l’ouest de l’Inde, « l’une des régions les plus touchées par la sécheresse », souligne le quotidien britannique  The Independent. Depuis 2010, cette sécheresse dévaste l’agriculture locale si bien que de plus en plus d’hommes et de femmes, – 1,5 million de personnes – , quittent leur foyer pour se rendre dans le district de Kolhapur, à plus de 400 km de chez eux, pour travailler dans l’industrie de la canne à sucre, explique  The Independent, ce qui les rend vulnérables. « La crise climatique à Beed, dans le Maharashtra, oblige les femmes à choisir entre l’utérus et le travail », résume  The Deccan Herald.

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Autre vulnérabilité économique et climatique qui touchent les femmes au Zimbabwe : le quotidien zimbabwéen  NewsDay raconte comment la sécheresse dans le district de Binga, dans le nord du pays, affecte les communautés qui vivent, traditionnellement, de la pêche et de l’agriculture. « El Niño a entraîné de mauvaises récoltes à grande échelle au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe, ainsi que la mort du bétail à un rythme alarmant en raison du manque d’eau et de végétation, avec plus de 9 000 décès de bovins signalés depuis octobre 2023″, écrit le média  The New Zimbabwe. Mauvaises récoltes, mort du bétail, baisse du niveau des eaux, plus de poisson à pêcher : la population s’appauvrit encore plus. Selon NewsDay, la situation est pire pour les femmes et les filles, car certaines sont prostituées, violées, « en échange d’un paquet de chips », affirme le journal zimbabwéen. « Le Sud global, on le comprend, est en première ligne du dérèglement climatique, particulièrement vulnérable, alors qu’en Europe, face à la sécheresse qui menace la production de cava en Espagne, le président du directoire de Freixenet déclare au Spiegel, que ce n’est pas « seulement négatif », car on assiste à une « délocalisation de la viticulture » notamment vers l’Angleterre.

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Le Temps du débat

39 min

Royaume-Uni  : des exilés craignent d’être expulsés au Rwanda

Après l’adoption d’une loi au Parlement britannique qui prévoit, pour les personnes entrées illégalement, par la Manche notamment, d’examiner leurs demandes d’asile non plus au Royaume-Uni, mais au Rwanda, le Premier ministre conservateur Rishi Sunak, cité par le  Guardian, assure que les premiers avions vers ce pays d’Afrique de l’Est décolleront fin juin, début juillet. Certains exilés ont déjà reçu une lettre annonçant leur départ, comme le raconte Hamzeh, un Iranien de 34 ans, dans un  reportage télévisé sur Channel 4. Il raconte avoir « participé aux manifestations qui se voulaient révolutionnaires, après la mort de Mahsa Amini. Avec des amis, on a distribué des tracts pour sensibiliser les gens sur le fait que l’Iran est une dictature. On doit vivre selon leurs règles, on ne peut pas vivre comme on l’entend. Je pense que si les puissances mondiales s’unissaient pour éliminer les dictateurs et rendre le monde plus sûr, alors, les gens n’auraient plus de raison de quitter leur pays, personne ne viendrait ici ! »

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Objections éthiques, judiciaires et financières :  Channel 4 affirme, par ailleurs, que « 40 000 migrants pourraient être concernés par ces expulsions vers le Rwanda, mais le pays n’a que 200 places initiales d’accueil ». La feuille de route du gouvernement conservateur est semée d’autres d’embûches sur le plan judiciaire : la Cour suprême britannique a déjà estimé que le Rwanda n’était pas un pays sûr pour les demandeurs d’asile, rappelle le  Telegraph. Et le quotidien conservateur pense que le bras de fer avec le gouvernement pourrait tourner à la « crise constitutionnelle » pour savoir qui est souverain, qui peut avoir le dernier mot, entre le Parlement ou les tribunaux. La Cour européenne des droits de l’homme pourrait aussi contrecarrer les plans de Rishi Sunak avant les élections générales d’ici à la fin de l’année, rappelle la  BBC« Outre les objections éthiques, juridiques et pratiques », l’Institute for Public Policy Research alerte sur le « coût exhorbitant » de la loi : alors que le gouvernement britannique dépense en moyenne 55 000 livres sterling sur deux ans pour héberger les demandeurs d’asile, précise le  Financial Times, l’accord conclu avec le Rwanda coûte plus d’un demi-milliard de livres sterling aux contribuables britanniques, explique Channel 4, soit près de 582 millions d’euros. Ou, pour le dire autrement, près de deux millions de livres sterling pour chacun des 200 à 300 migrants qui seraient expulsées vers Kigali, estime le  Guardian, quotidien de gauche. Cet argent pourrait être mieux utilisé, selon l’opposition travailliste, pour renflouer les services publics britanniques, lutter contre la pauvreté ou contre le changement climatique à l’échelle mondiale.  NBC News, aux États-Unis, rappelle que ce dérèglement force des dizaines, voire des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à quitter leur foyer.

Les Cartes en mouvement

5 min

Cet article est apparu en premier sur https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-emission-du-mercredi-24-avril-2024-2565044


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