la police arrête l’homme d’affaires Hervé Bopda, accusé d’agressions sexuelles
la police arrête l’homme d’affaires Hervé Bopda, accusé d’agressions sexuelles
L’opérateur économique camerounais Hervé Bopda a été interpellé dans la nuit de mardi 30 à mercredi 31 janvier à Douala, alors qu’il séjournait dans un motel. Depuis une dizaine de jours, il était accusé par de nombreuses personnes via les réseaux sociaux de faits graves de violences et d’agressions sexuelles.
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L’affaire aux relents de #MeToo a dominé l’attention au Cameroun. Depuis une dizaine de jours, l’opérateur économique camerounais Hervé Bopda faisait l’objet de dénonciations anonymes en cascade via les réseaux sociaux sur des faits graves de violence et d’agressions sexuelles. Pour sortir de l’impasse et forcer les autorités à ouvrir une enquête, un collectif d’avocats s’est constitué et a déposé une plainte au tribunal militaire de Douala au nom d’une jeune fille contre Hervé Bopda pour intimidations avec arme à feu et agression sexuelle entre autres. Jusqu’à mercredi, c’était la seule plainte enregistrée à l’encontre de cet opérateur économique.
Il est désormais entre les mains de la police judiciaire de Douala, après une arrestation dans la nuit de mardi à mercredi. Autour de 2 heures de matin, des gendarmes ont interpellé Hervé Bopda, alors qu’il séjournait dans un motel en compagnie d’une jeune fille de 21 ans qui a, elle aussi, été arrêtée, selon nos informations, rapporte notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba. Les deux ont été conduits aux locaux de la police judiciaire de Douala, accompagnés d’une troisième personne dont l’identité n’est pas encore révélée : il s’agirait d’un ami d’Hervé Bopda, qui aurait trouvé la planque à l’opérateur économique.
Hervé Bopda était recherché depuis plusieurs jours par des éléments de la police et de la gendarmerie, ses résidences faisaient l’objet d’une surveillance accrue. Mais depuis quatre jours, on n’y avait pas décelé le moindre mouvement, des rumeurs l’annonçaient même en fuite.
Plusieurs plaintes dans la même journée
Désormais en garde à vue, ce jetsetteur bien connu a dû répondre aux premières questions des enquêteurs. La première plaignante accompagnée de ses avocats a aussi été auditionnée mercredi après midi. Des sources concordantes affirment que dans la même journée de mercredi, au moins trois autres jeunes femmes ont déposé des plaintes à la police judiciaire.
La tendance devrait se poursuivre, assure-t-on du côté des avocats des victimes qui disent avoir enregistré de nouvelles intentions de plaintes. Ces derniers jours, plusieurs institutions et personnalités publiques ont encouragé ceux et celles qui faisaient des témoignages anonymes à se manifester auprès des services d’ordre et de sécurité et des autorités judiciaires. L’interpellation d’Hervé Bopda semble les y avoir encouragé.
Son interpellation devrait entraîner l’ouverture d’une enquête approfondie et il reste présumé innocent. Hervé Bopda clame son innocence face à ces accusations, il a également porté plainte pour diffamation.
Les infractions sont plurielles. Il y a port d’arme illégale, blessures graves, il y a des injures, des menaces, des tentatives d’assassinat… Cela fait partie des chefs d’accusation qui sont portés à l’encontre de ce monsieur.
Me Massi Géorgie, membre du collectif d’avocats
Plus de mille témoignages
Sur Facebook, Telegram, Instagram et autres, les témoignages de femmes, mais aussi d’hommes débordent, décrivant dans le menu détail des horreurs que leur aurait fait subir Hervé Bopda.
C’est un opérateur économique et jetsetteur bien connu de Douala, mais dont le périmètre d’actions s’étendrait, à lire les présumées victimes, à Yaoundé, Kribi, Limbe et Buea. Les témoignages sont anonymes. Hervé Bopda y est invariablement décrit comme un homme violent, qui opèrerait avec une arme à feu qu’il n’hésiterait pas à brandir à ses victimes pour les intimider.
Les témoignages l’accusent d’avoir violé des centaines de femmes, selon un lanceur d’alerte qui affirme avoir déjà reçu plus de 1 000 témoignages, dont il a choisi de n’en publier à cette date qu’une petite soixantaine.
Si le hashtag #StopBopda était devenu viral, demandant son arrestation, l’homme d’affaires avait décidé de porter plainte pour diffamation.
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