Riz: des prix toujours élevés en attendant le grand retour de l’Inde

- Advertisement -

Riz: des prix toujours élevés en attendant le grand retour de l’Inde

Le premier semestre 2024 s’annonce toujours tendu sur le marché du riz. Avec des prix encore très élevés en raison d’une forte demande et de restrictions indiennes à l’exportation, en vigueur depuis un an et demi, pour certaines. 

«Tout est cher, les riz blancs sont difficiles à trouver, et même un des riz les moins chers, le riz étuvé, en Inde, a pris 80 dollars la tonne en trois mois », résume un négociant. Même si le « parboiled » indien comme on l’appelle sur le marché reste beaucoup moins cher que les riz blancs pakistanais, vietnamien ou thaïlandais, son augmentation est révélatrice d’un marché qui s’annonce encore tendu en 2024. « Nous sommes repartis pour une année difficile au moins jusqu’en juillet-août », assure notre interlocuteur. 

Forte demande en Malaisie et en Indonésie

Ce qui contribue à faire monter les cours, c’est notamment la demande de pays au Moyen-Orient et en Asie qui achètent beaucoup et sans être très regardants sur les prix. On peut citer, en particulier, les Philippines, la Malaisie et l’Indonésie, devenue très présente sur le marché depuis l’année dernière après avoir été quasi-absente pendant cinq ans.

Ces prix qui grimpent chez tous les grands exportateurs, Inde, Vietnam et Thaïlande pourraient peser à court terme sur les importateurs africains. Même si ces États ont plutôt de bons stocks et ont pour certains baissé leur consommation – Sierra Leone et Côte d’Ivoire, par exemple – ils vont devoir tôt ou tard passer de nouvelles commandes, à un prix peu attractif.

Un ajustement des prix au second semestre ?

Pour espérer voir la tendance s’inverser, il faudra probablement attendre cet été : une fois l’élection indienne passée, New Dehli pourrait lever les restrictions imposées ces derniers mois sur les brisures de riz et le riz blanc non basmati. « Le pays devra dans tous les cas exporter à un rythme plus soutenu s’il veut libérer de la place pour stocker ses prochaines récoltes » estime Patricio Mendez del Villar, économiste au Cirad, Centre de recherche agronomique pour le développement, et éditeur de la note de conjoncture Osiriz.

Tout dépendra du niveau de la récolte, tempère un de nos interlocuteurs, qui rappelle qu’il est encore difficile d’évaluer l’effet de la perturbation climatique El Nino sur les rizières. Ce qui pourrait aussi stabiliser les prix, c’est une confirmation de la baisse des importations chinoises. L’année dernière déjà, l’Empire du milieu a réduit drastiquement ses achats de riz -2,7 millions de tonnes contre 6,6 millions de tonnes en 2022. Avec cette baisse, « la Chine a joué un rôle de régulateur et soulagé le marché », explique l’expert du Cirad. Un scénario qui pourrait à nouveau se reproduire cette année. 

À lire aussiLe manque de riz blanc maintient des prix hauts

Cet article est apparu en premier sur https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chronique-des-mati%C3%A8res-premi%C3%A8res/20240205-riz-des-prix-toujours-%C3%A9lev%C3%A9s-en-attendant-le-grand-retour-de-l-inde


.

- Advertisement -