Étienne Dinet, l’orientaliste adulé en Algérie mais oublié en France
Étienne Dinet, l’orientaliste adulé en Algérie mais oublié en France
PORTRAIT – L’Institut du monde arabe rassemble 80 œuvres de ce peintre de l’Algérie coloniale, paradoxalement fort apprécié dans les pays arabes.
Tour à tour, et souvent par les mêmes, il a été adoré et exécré, rejeté et revendiqué, délaissé et recherché. On a vu en lui toutes les beautés du Maghreb, mais aussi un orientaliste hyperkitsch. Étienne Dinet (1861-1929) a peint le fellah et la houri d’une Algérie alors colonisée. Toutefois, dès son origine, le FLN l’a considéré – et le tient toujours – comme un chantre de la nation. D’Alger à Tamanrasset, certains de ses tableaux figurent reproduits sur des timbres-poste. Le bureau présidentiel en est décoré d’un. Quant au marché international, il l’a longtemps négligé avant de réviser son opinion lorsque les pays du Golfe ont, à partir des années 1980, propulsé sa cote à des sommets étonnants. Aujourd’hui enfin, certaines féministes rejoignent l’avis des musulmans les plus pudibonds lorsqu’elles qualifient de voyeuristes ses nus de jeunes berbères volant un moment de délassement entre leurs tâches quotidiennes.
Pour toutes ces raisons, cet artiste, auquel l’Institut du monde arabe consacre…
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