Mort du président namibien Hage Geingob, militant anti-apartheid


Mort du président namibien Hage Geingob, militant anti-apartheid

 “Un frère cher”

« Aujourd’hui, l’Afrique du Sud se joint au peuple de notre pays frère, la Namibie, pour pleurer le décès d’un dirigeant, patriote et ami de l’Afrique du Sud », a déclaré de son côté le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Le président Geingob « était un vétéran de la libération de la Namibie du colonialisme et de l’apartheid. Il a également eu une grande influence dans la solidarité manifestée par le peuple namibien envers le peuple sud-africain afin que nous puissions être libres aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Le président kényan William Ruto a salué sur X la mémoire d’un président qui a servi son peuple avec « dévouement ». « Il croyait en une Afrique unifiée et défendait fortement la voix et la visibilité du continent sur la scène mondiale », a ajouté le dirigeant kényan.

La présidente tanzanienne Samia Suluhu s’est pour sa part déclarée, également sur X, « profondément attristée d’apprendre le décès du président Geingob, un frère cher, un vénérable panafricaniste et un grand ami de la Tanzanie ».

Militant pour l’indépendance

Né dans le nord de la Namibie en 1941, Hage Gottfried Geingob se lance dans le militantisme dès son plus jeune âge, réclamant la fin du régime d’apartheid de l’Afrique du Sud, qui gouverne alors le territoire namibien, avant de s’exiler pendant près de trois décennies.

Aux Etats-Unis, il promeut ardemment l’indépendance de la Namibie et représente aux Nations unies et dans les Amériques le mouvement de libération locale, l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo), l’actuel parti au pouvoir.

En 1989, il revient en Namibie, un an avant l’accession de son pays à l’indépendance et sa première nomination en tant que Premier ministre. Il reste en poste pendant douze ans, un record de longévité en Namibie, avant de le devenir à nouveau en 2012.

Elu président en 2014 à la faveur d’un raz-de-marée électoral (87%), il voit son premier mandat entaché par une récession, un taux de chômage élevé et des accusations d’agissements malhonnêtes.

En 2019, des documents rendus publics par WikiLeaks laissent notamment entendre que des responsables gouvernementaux ont reçu des pots-de-vin d’une entreprise islandaise qui souhaitait s’assurer l’accès aux ressources halieutiques de la Namibie. Malgré la controverse, Hage Geingob remporte un deuxième mandat en 2019, recueillant toutefois moins de voix qu’auparavant (56%).

(Avec AFP)

Cet article est apparu en premier sur https://www.jeuneafrique.com/1533102/politique/mort-du-president-namibien-hage-geingob-militant-anti-apartheid/


.