les secrets de l’élection de Samuel Eto’o Fils à la tête de la Fecafoot
les secrets de l’élection de Samuel Eto’o Fils à la tête de la Fecafoot
Les Camerounais ont assisté à la victoire finale de Samuel Eto’o Fils à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), le 11 décembre 2022, quelques jours avant le début de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021, organisée en terre camerounaise. Mais par contre, très peu connaissent les coulisses de cette victoire électorale. Avec son dernier livre « L’Arnaque », paru en 2023 aux éditions du Schabel, le journaliste Jean-Bruno Tagne, qui a vécu cette campagne de l’intérieur, vient de lever le voile sur les coulisses de cette aventure unique à son genre, car c’est la toute première fois qu’un ancien footballeur international réussi à remporter cette élection. Avant Samuel Eto’o Fils, l’ancien gardien des Lions indomptables, Joseph Antoine Bell, s’est plusieurs fois essayé sans succès.
Dans « L’Arnaque », l’histoire de cette campagne débute avec le recrutement de l’équipe tout en faisant tomber les clichés admis par la chronique populaire. Il y a tout d’abord le recrutement de Jean-Bruno Tagne comme directeur de campagne. Ce dernier remet les choses dans l’ordre : il a assumé cette fonction gratuitement. En fait, il a refusé de se faire payer. Et contrairement à ce qui est admis, c’est lui qui valide la désignation de Ernest Obama, l’ancien directeur général de Vision 4, au poste de porte-parole du candidat.
Martin Mbarga Nguelé
Mais contrairement à ce qui se raconte généralement, l’équipe autour de Samuel Eto’o Fils était plus étoffée que cela. Loin des regards, Benjamin Banlock, ancien secrétaire général de la Fecafoot, et Franck Happi, ancien cadre de l’Union sportive de Douala, s’occupent des parrainages. Mais il y a surtout les alliés symboliques qu’il a fallu convaincre. Surtout Roger Milla et Joseph Antoine Bell qui se sont presque fait prier. Sans oublier la galaxie politique qui a donné son onction à l’instar de Martin Mbarga Nguelé, le patron de la police.
Jean-Bruno Tagne rapporte aussi des faits anecdotiques que le lecteur découvre au fil des pages. Lancé comme un tanker, Samuel Eto’o Fils a un moment donné pensé à abandonner. Après une rencontre avec GeremiNjitap, son ancien collègue en sélection nationale, le pichichi avoue que si ce dernier est candidat, lui, il se retire. Au final, Njitap met ses ambitions à l’éteignoir. L’auteur de « L’Arnaque » rapporte aussi comment la visite de Franck Biya profondément inquiété Samuel Eto’o Fils. Qui s’est lui aussi assuré de rassembler le maximum de soutiens politiques. A croire que la Fecafoot est bien imbriquée dans le champ politique, sans qu’on sache vraiment comment cette proximité participe à faire gagner un candidat.
Pour preuve, Samuel Eto’o Fils s’est assuré le vote des délégués en démarchant les figures de proue dans chacune des régions. A titre d’exemple, dans la région du Sud, c’est André Noël Essian, le président de Colombe de Sangmelima à l’époque des faits, et Céline Eko qui lui ramène les votes. Dans le grand Nord, c’est plus compliqué. Le patron de presse GuibaïGatama choisi le camp opposé…
Belliqueux
Et puis il y a cette virée de trois jours à Nkoteng, loin de Yaoundé, où Samuel Eto’o Fils rassemble les délégués favorables à sa victoire. Une villégiature avant le vote ? Certes. Mais c’est surtout le moyen de s’assurer qu’aucun ne bascule dans le camp de SeidouMbomboNjoya à la dernière minute. La preuve, les visiteurs de Nkoteng sont obligés de se débarrasser de leur téléphone portable.
Le livre de Jean-Bruno Tagne fait aussi le portrait d’un Samuel Eto’o Fils qu’il a côtoyé au plus près pendant plusieurs mois. Le journaliste parle d’un homme belliqueux, arrogant, clivant et rancunier… Une fresque résume sans doute ce portrait-robot. Alors qu’il s’apprête à aller déposer sa candidature au siège de la Fecafoot, Samuel Eto’o Fils se rend compte qu’il n’a pas tous les parrainages. Il pense à un sabotage. « Certains membres de l’équipe de campagne sont presqu’en larmes en voyant Samuel Eto’o dans un état qu’il n’avait jamais affiché depuis le début de l’aventure », écrit Jean-Bruno Tagne.
Michel Ange Nga
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