Élections en RDC : pas de « glissement », mais des reports

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Élections en RDC : pas de « glissement », mais des reports

Publié le 3 janvier 2024

Lecture : 2 minutes.

Traditionnelle en début de « janviose » (la déprime psychologique et financière d’après les fêtes de fin d’année), la gueule de bois est aussi politique, pour nombre de ressortissants congolais. Depuis plus d’un an, face à des observateurs largement sceptiques, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Denis Kadima, tenait mordicus au rendez-vous électoral du 20 décembre 2023, afin d’éloigner le spectre du « glissement » de calendrier qui marqua la fin du règne de Joseph Kabila. Quelles qu’en soient les conditions ?

Touche pas à la présidentielle

Très rapidement après le scrutin, les leaders de l’opposition congolaise critiquaient le déroulement des opérations et les évêques se montraient réticents à une publication des résultats provisoires à la date prévue. Cela n’empêchera pas une Ceni droite dans ses bottes de proclamer, le 31 décembre, un score provisoire de 73,34 % des suffrages exprimés en faveur du chef de l’État sortant. Provisoire mais censément irrattrapable, ce résultat de Félix Tshisekedi semble garantir son maintien au pouvoir.


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Si le calendrier de la Ceni a été respecté en ce qui concerne la proclamation des résultats de l’élection phare, il a tout de même été chahuté, à d’autres niveaux du rendez-vous électoral, truffé de décalages sinon de glissement global. Des observateurs pointent du doigt le report de l’ouverture de certains bureaux de vote, le jour J, et le report de leur fermeture, à J+1 pendant lequel lesdits observateurs n’étaient pas organisés pour remplir leur mission.

Dès le début de l’année 2024, c’est un autre report qui s’est imposé. Initialement programmée ce 3 janvier, la publication des résultats provisoires des élections des députés nationaux et provinciaux a été repoussée à une date ultérieure. En stéréo, la Ceni et le gouvernement évoquent le nécessaire « toilettage » d’une compilation des résultats soumise à « des défis d’ordre technique » et des soupçons de fraudes qu’il serait sain d’étudier, au cas par cas.

Sprint présidentiel et marathon législatif

Cette patience soudaine et cette bienveillance inédite à l’égard des réclamations s’expliqueraient-elles par la « sécurisation » acquise du second mandat présidentiel d’un Félix Tshisekedi qui sut composer, depuis son accession à la magistrature suprême, avec différentes configurations de l’Assemblée ? Les techniciens de l’élection distinguent la présidentielle des autres scrutins par l’argument de la pléthore de candidats : environ 25 000 à la députation, 32 000 aux provinciales et 49 000 aux municipales.

Les autorités évoquent également le dépouillement des scrutins par seuil et la complexe attribution des sièges. Elles n’excluent pas l’annulation des élections dans certaines zones.


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Enfin, en outre l’annonce du report de la publication des résultats provisoires des élections des députés nationaux et provinciaux, une autre information est passée davantage inaperçue, dans le communiqué de la Ceni : la non-convocation de l’électorat pour les élections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs de province. Un autre glissement ?

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