La Somalie rappelle son ambassadeur en Éthiopie après l’accord avec le Somaliland

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La Somalie rappelle son ambassadeur en Éthiopie après l’accord avec le Somaliland

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Publié le 2 janvier 2024

Lecture : 3 minutes.

La Somalie défendra son territoire par « tous les moyens légaux » et a rappelé son ambassadeur en Ethiopie au lendemain de l’annonce d’un accord entre l’Éthiopie et le Somaliland permettant à celle-ci d’avoir un accès à la mer via un port situé sur le territoire de cette région séparatiste de Somalie. Mogadiscio a qualifié l’accord surprise du 1er janvier, qui donne à l’Éthiopie enclavée un accès à la mer Rouge, de « violation flagrante » de sa souveraineté.

« Le Somaliland fait partie de la Somalie en vertu de la constitution somalienne, de sorte que la Somalie considère cette mesure comme une violation flagrante de sa souveraineté et de son unité », a vivement réagi le gouvernement somalien dans un communiqué, avant de poursuivre : « En réponse à cela, le gouvernement somalien a rappelé son ambassadeur en Éthiopie pour consultation. »


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« Je tiens à vous assurer que nous sommes déterminés à défendre le pays, nous ne permettrons pas qu’un pouce de terre, de mer et de ciel soit violé », a également affirmé le Premier ministre somalien Hamza Abdi Barre.

« Je n’accepterai pas qu’on nous enlève un morceau de notre terre », a également lancé le président Hassan Cheikh Mohamoud aux parlementaires, dénonçant un texte « en violation des lois internationales ».

Appel aux autorités régionales et internationales

La Somalie a également appelé l’ONU, l’Union africaine (UA), la Ligue arabe et le groupement régional d’Afrique de l’Est, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), entre autres, « à défendre le droit de la Somalie de défendre sa souveraineté et de forcer l’Éthiopie à adhérer aux lois internationales ». Contactées, les autorités éthiopiennes n’ont pour l’heure pas donné suite aux sollicitations.

Les islamistes shebab, groupe affilié à al-Qaïda qui mène depuis 2007 une sanglante insurrection contre le gouvernement fédéral somalien, ont également condamné l’accord et « l’agenda expansionniste d’Abiy Ahmed », dans un communiqué.


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Les autorités somaliennes et la région séparatiste du Somaliland avaient annoncé la semaine dernière des pourparlers sous la médiation du président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh, les premiers de ce genre depuis l’échec des dernières discussions en 2020.

L’accord entre l’Éthiopie et la République autoproclamée du Somaliland – née de la sécession d’avec Mogadiscio en 1991 et qui n’est pas reconnue par la communauté internationale – « ouvrira la voie à la réalisation de l’aspiration de l’Éthiopie à sécuriser son accès à la mer et à diversifier son accès aux ports maritimes », avait affirmé le 1er janvier un communiqué des services du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed sur X (anciennement Twitter). Il permet à l’Ethiopie d’acquérir une part non précisée du port de Berbera, au bord de la mer Rouge.


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« Cet accord historique garantit l’accès de l’Éthiopie à la mer Rouge pour ses forces navales, en échange de la reconnaissance formelle de la République du Somaliland, ce qui constitue une étape diplomatique importante pour notre pays », a déclaré le ministère des Affaires étrangères du Somaliland dans un communiqué.

Accès à une base militaire

« Les actions du gouvernement éthiopien constituent aujourd’hui un mépris flagrant des normes et des cadres juridiques internationaux, représentant une violation flagrante de la souveraineté territoriale somalienne », a critiqué le 1er janvier sur X le représentant spécial du président somalien pour le Somaliland, Abdikarim Hussein Guled, dénonçant également un « acte unilatéral (qui) met en péril la stabilité régionale ».

Le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre éthiopien, Redwan Hussein, avait précisé que l’Éthiopie aurait accès à une base militaire louée sur la mer Rouge dans le cadre de l’accord.

Addis-Abeba avait déjà acquis 19 % du port de Berbera en 2018, selon DP World, une société qui gère les opérations de ce port du Somaliland. Elle en détient 51 %, et le Somaliland possède les 30 % restants.

(avec AFP)

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