L’Inde bannit les exportations de certaines matières premières agricoles
L’Inde bannit les exportations de certaines matières premières agricoles
Les élections générales indiennes auront lieu au printemps 2024, mais elles ont déjà un impact sur les cours mondiaux. Pour le Premier ministre Narendra Modi, qui brigue un troisième mandat, la priorité est la lutte contre l’inflation qui influence le choix des électeurs, en particulier l’inflation alimentaire.
De notre correspondant à Bangalore,
Pour gagner les élections en Inde, il vaut mieux éviter que le cours de l’oignon ne s’envole. On parle même de guerre de l’oignon pour désigner ce lien entre la politique et le bulbe, plébiscité dans toutes les cuisines. À l’approche des plus importantes élections du pays, elle bat son plein.
Le 7 décembre, l’Inde a décidé de bannir les exportations d’oignons, au moins jusqu’au mois d’avril prochain. Son prix au kilo sur le marché intérieur avoisinait, début décembre, les 60 roupies, environ 80 centimes d’euros, contre 30 roupies il y a un an.
L’Asie du Sud-Est et l’Afrique affectées
La baisse des prix qui en découle a soulagé les consommateurs, mais pas les agriculteurs… Ni les voisins de l’Inde qui dépendent énormément de sa production. Au Bangladesh, le kilo est monté à 200 roupies. Le pays d’Asie du Sud, aux côtés du Népal, a officiellement demandé à l’Inde de faire une exception.
L’arrêt des exportations d’oignons s’ajoute à des restrictions similaires du gouvernement Indien sur le riz, le sucre et les céréales. Or l’Inde joue un rôle central sur la dynamique des marchés mondiaux : elle était l’année dernière le premier exportateur mondial de riz.
Mais ces derniers mois, l’Inde a décidé de stopper ses exports de brisures de riz puis de riz blanc non-basmati. Conséquence directe : les prix du riz ont atteint en août leur plus haut niveau depuis 15 ans et restaient supérieurs de 24 % à la moyenne en octobre.
Priorité au marché intérieur
Selon plusieurs experts en finance et agroalimentaire, les autorités indiennes continueront à privilégier le marché intérieur jusqu’aux élections. D’autant plus que le dérèglement climatique a une fois de plus affecté la production agricole cet été. L’heure n’est pas à faire du profit, a jugé ce lundi le ministère de la Consommation, demandant aux producteurs de riz de faire baisser les prix au plus vite.
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