Journalistes étrangers en Russie : le système d’alerte précoce démantelé
Journalistes étrangers en Russie : 10 alertes précoce démantelé

Russie : le système d’alerte précoce démantelé
1. Le système d’alerte précoce pour les journalistes étrangers en Russie
Les correspondants étrangers en Russie ont été contraints de développer un système d’alerte précoce très sophistiqué en cas de danger au cours des deux décennies qui ont suivi l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Dans un pays où la lettre de la loi n’a d’importance que lorsqu’un puissant décide de l’utiliser, ce mécanisme a été le seul moyen pour la plupart des journalistes de continuer à opérer en toute sécurité à l’intérieur du pays.
2. Le durcissement des règles sous Poutine
Sous Poutine, la Russie est revenue très rapidement aux méthodes éprouvées employées par les États policiers pour traiter avec les journalistes étrangers, à savoir la menace de refuser les visas, et donc l’accès au pays, comme levier pour tenter de les contraindre à fournir une couverture plus positive
.
3. Invasion de l’Ukraine et renforcement des mesures
Lorsque Poutine a lancé son invasion de l’Ukraine en février 2022, les règles applicables aux journalistes ont été considérablement renforcées. Le Kremlin a bloqué un large éventail de plateformes de médias sociaux, réprimé durement toute couverture défavorable dans les médias russes et introduit la censure militaire.
4. Arrestation du journaliste Evan Gershkovich
L’arrestation mercredi du journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich, que j’ai l’honneur de connaître depuis de nombreuses années, a montré que ce n’est plus le cas et que le système d’alerte précoce a été détruit une fois pour toutes.
5. Les nouvelles cibles de Poutine et du FSB
Désormais, tous les journalistes étrangers, et par défaut tous les ressortissants étrangers, sont potentiellement un jeu équitable pour Poutine et les services de sécurité russes, et il semblerait que cette règle s’applique non seulement au journalisme mais à tout ce qui se passe désormais en Russie.
Le journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté en Russie, officiellement accusé d’« espionnage »
Les correspondants étrangers en Russie ont été contraints de développer un système d’alerte précoce très sophistiqué en cas de danger au cours des deux décennies qui ont suivi l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Dans un pays où la lettre de la loi n’a d’importance que lorsqu’un puissant décide de l’utiliser, ce mécanisme a été le seul moyen pour la plupart des journalistes de continuer à opérer en toute sécurité à l’intérieur du pays.Le journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté en Russie la semaine dernière, a été officiellement accusé d’« espionnage » vendredi 7 avril, une accusation qu’il rejette « catégoriquement », ont rapporté les agences de presse russes.
Cette notification ouvre la voie à un procès dont la date n’a pas encore été annoncée.
Selon Interfax, M. Gershkovich, un correspondant du Wall Street Journal ayant également travaillé pour l’Agence France-Presse par le passé, est poursuivi en vertu de l’article 276 du code pénal russe, un chef d’accusation passible de vingt ans de prison.Le reporter a été arrêté la semaine dernière par les services de sécurité russe (FSB) lors d’un reportage à Iekaterinbourg, dans l’Oural. Les autorités l’ont accusé notamment de recueillir des informations sur l’industrie de la défense.
Les Etats-Unis et le Wall Street Journal ont rejeté les accusations d’espionnage et ont appelé le Kremlin à libérer le journaliste, âgé de 31 ans, citoyen américain d’origine russe.
Le quotidien a de nouveau dénoncé, vendredi, des charges « totalement fausses et injustifiées », dans un communiqué. « Nous continuerons à exiger la libération immédiate d’Evan », ajoute le Wall Street Journal.L’arrestation d’Evan Gershkovich s’inscrit dans le cadre du durcissement de la répression contre la presse en Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, qui a fortement tendu les rapports entre Moscou et Washington.
Elle fait également suite à un échange de prisonniers en décembre, entre la star américaine du basket Brittney Griner, qui se trouvait en détention en Russie, et le marchand d’armes russe Viktor Bout, prisonnier aux Etats-Unis. Washington a plusieurs fois accusé Moscou d’arrêter arbitrairement des Américains pour se servir d’eux comme monnaie d’échange et récupérer des Russes détenus aux Etats-Unis.