Affaire de la médiation jordanienne: Tebboune nie tout en bloc

Dans l’affaire de la médiation jordanienne entre l’Algérie et le Maroc, le mensonge est roi à Alger. Entre les sources diplomatiques algériennes qui avancent des informations et le président qui les dément, l’histoire prend une ampleur sans précédent surtout que le Roi de Jordanie Abdallah II y est mêlé.

Qui croire dans l’affaire d’une supposée médiation du Roi Abdallah II entre le Maroc et l’Algérie suite à son déplacement officiel en Algérie le 3 et 4 décembre? Une chose est certaine, l’Algérie est en même temps le marionnettiste qui tire les ficelles et le pantin qui subit. Eclairages.

L’histoire commence par un article publié sur le média espagnol la Vanguardia, qui révèle une médiation jordanienne entre Alger et Rabat au sujet du gazoduc. « La crise politique entre l’Espagne et l’Algérie est désormais sur le point d’être résolue grâce à la médiation du roi Abdallah II de Jordanie. Le monarque est parvenu à un accord de principe à Alger pour rouvrir dans les meilleurs délais le gazoduc Maghreb-Europe (GME) », indique la publication.

Le média ajoute que le Roi de Jordanie s’est rendu au Caire avant Alger « où il avait obtenu le soutien de Abdelfattah Al Sissi pour mener à bien la médiation entre l’Algérie et le Maroc », tout en avançant une rencontre algéro-marocaine en Suisse, citant en cela une « source diplomatique algérienne qui préfère rester anonyme car elle n’est pas autorisée à parler à la presse ».

« Nous soutenons la médiation du roi Abdallah pour rouvrir le GME. Je pense que cela peut arriver très bientôt, et ce sera une étape pour normaliser la relation commerciale avec l’Espagne », a déclaré la source algérienne au média espagnol.

Cette source algérienne a par la suite été contredite par un article assassin du média officiel algérien Echourouk, dans lequel le Roi Abdallah II est attaqué et son pouvoir minimisé, justifiant cela notamment par des positions diamétralement différentes entre l’Algérie et la Jordanie sur le dossier du Sahara.

Le média algérien, ajoute qu’avant le Roi de Jordanie, aucun dirigeant arabe influent n’a réussi à faire raisonner l’Algérie sur la question de la réconciliation avec le Maroc, tout en mentionnant, entre autres, des efforts français, mauritaniens ou encore saoudiens.

Le journal algérien poursuit en accusant le Maroc d’avoir manœuvré pour que cet article soit publié par le média espagnol. Non seulement Echourouk s’en est pris au Roi Abdallah II mais a accusé la Vangardia de publier des rumeurs et d’être téléguidé par le Maroc, en remettant en cause son professionnalisme et son éthique.

Pourtant, l’information publiée par le média espagnol provient de l’Algérie puisque c’est une source diplomatique algérienne qui y est citée.

Alors que l’information principale émane de la diplomatie algérienne, coup de théâtre jeudi soir, le président algérien Abdelmadjid Tebboune donne une interview télévisée à des médias locaux pour démentir toute médiation jordanienne.

« Il (le Roi Abdallah II, ndlr) ne m’a parlé d’aucun pays. Il n’est ni venu pour une médiation ni n’a parlé de médiation, ni lui ni aucun autre », a déclaré Abdelmadjid Tebboune.

Cette fois, c’est le président algérien qui nie tout effort de médiation, non seulement de la part de la Jordanie, mais il va plus loin en affirmant qu’il n’y a jamais eu de tentatives venant d’autres pays, alors que la presse internationale a annoncé différentes initiatives, notamment arabes et le rejet systématique de celles-ci.

Il apparait évident que le régime algérien s’est tiré une balle dans le pied en inventant une histoire et en la niant seulement pour se faire-valoir et que l’on parle de lui. Les mensonges publics du président Tebboune qu’il communique avec aisance, officialisent surtout le manque de fiabilité et les contradictions de l’Algérie, et l’exposent à un effet boomerang si l’une des parties concernées par les médiations affirme qu’elles ont bien eu lieu.