Croissance : la fin d’année sera meilleure que prévu, selon la Banque de France

Croissance : la fin d’année sera meilleure que prévu, selon la Banque de France

Publié le 8 déc. 2022 à 20:00

Malgré les temps difficiles, l’économie française résiste et la fin d’année se présente sous de meilleurs auspices que prévu. Selon la Banque de France, l’activité a progressé plus rapidement que ce qui avait été envisagé, dans tous les secteurs au mois de novembre. A partir de l’enquête réalisée auprès de 8.500 chefs d’entreprise, elle s’attend en décembre à « une nouvelle progression dans les services et à une stabilité de l’activité dans l’industrie ». Seul le bâtiment enregistrerait un repli.

Dans ce contexte, la croissance ne serait pas nulle au dernier trimestre comme anticipé en septembre. Le PIB devrait augmenter de 0,1 %, confortant sa prévision d’une hausse de l’activité économique de 2,6 % dans l’Hexagone en 2022.

Moins de difficultés d’approvisionnement

Autres bonnes nouvelles, l’institution constate que les difficultés d’approvisionnement continuent de se résorber. Par ailleurs, interrogées sur l’impact de la crise énergétique, seul un quart des entreprises redoute un choc sur l’activité, comme en octobre. En revanche, la part des dirigeants prévoyant un impact significatif sur leurs marges au cours des trois prochains mois augmente de trois points (52 % à 55 %). L’inquiétude est palpable dans l’industrie où 70 % des chefs d’entreprise expriment cette crainte (+ 4 points) et dans le bâtiment (66 %).

Dans son discours prononcé ce jeudi devant la Toulouse School of Economics, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a chiffré le coût pour l’économie hexagonale de l’envolée des prix du pétrole et du gaz importés : « Le calcul aboutit à une facture énergétique supplémentaire égale à 1,9 % du PIB en 2022 par rapport à l’année précédente, soit 47 milliards d’euros », a-t-il indiqué. Cette estimation n’intègre pas l’électricité, le choc lié aux prix et à l’offre étant « plus difficile à évaluer ». Le taux de marge des entreprises devrait atteindre son point le plus bas en 2023, a-t-il prévenu.

Les mesures budgétaires ont permis de modifier la répartition du prélèvement entre les différents agents économiques. En ne retenant que les dispositifs de soutien ciblant la facture de pétrole et de gaz, la banque centrale estime que les ménages ont supporté 6 % de la ponction, les administrations publiques 35 % et les entreprises 57 %.

Une photo assez différente de celle livrée cette semaine par la direction générale du Trésor, qui a privilégié une approche « extensive » intégrant les mesures de soutien au pouvoir d’achat ou le bouclier tarifaire sur l’électricité. Selon ses calculs, l’Etat assumerait ainsi 52 % du choc énergétique, les entreprises 42 %. La conclusion serait en revanche identique pour les ménages.

Réduire la part des finances publiques

La Banque de France et la direction générale du Trésor se rejoignent néanmoins dans leurs recommandations. « Il est nécessaire que les mesures gouvernementales soient autant que possible temporaires », a exhorté François Villeroy de Galhau dans son discours. En clair, « la part supportée par les finances publiques doit diminuer après le pic du choc ».

Le gouverneur fixe une date butoir pour la fin des aides : «les mesures gouvernementales devraient revenir vers zéro dans les deux ou trois prochaines année», assène-t-il.

François Villeroy de Galhau n’exclut pas que les entreprises doivent assumer davantage le poids du choc énergétique. Mais la question de la répartition entre celles opérant dans le secteur de l’énergétique et les autres – en particulier celles dépendant le plus de l’énergie – devra être posée. Quant aux ménages, ils « ne pourront pas être totalement et définitivement exemptés de leur part dans la répartition ». Autrement dit, ils devront payer davantage.

Pour le gouverneur, les mesures adoptées ne doivent en tout état de cause « pas aller à l’encontre des incitations à réduire notre consommation d’énergie ». Selon lui, ce sont l’Allemagne et les Pays-Bas qui « vont dans la bonne direction en préservant le signal prix sur la consommation marginale ».

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