Sahara occidental : « De Dakhla à Tindouf, comment je suis devenu séparatiste »


Sahara occidental : « De Dakhla à Tindouf, comment je suis devenu séparatiste »

[Série] Sahara occidental : la face cachée du Polisario

LA FACE CACHÉE DU POLISARIO (1/3) – L’homme que nous recevons au siège de Jeune Afrique, à Paris, en ce matin d’automne, est un opposant pas comme les autres : à la différence des nombreux autres Sahraouis qui ont quitté les camps de Tindouf, base arrière de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée (RASD), Hadj Ahmed Barikallah ne s’est pas installé au Maroc, mais en Espagne, dans les Asturies. Un choix qui reflète sa volonté de se positionner comme une alternative politique crédible au Front Polisario, que cet ancien ministre de la RASD estime « gangrené par la corruption et voué à disparaître, au même titre que l’IRA en Irlande ». Ce qui l’a poussé à fonder, en avril 2020, le Mouvement sahraoui pour la paix (MSP).

Face à « la stagnation persistante », au « manque de perspectives » et au « bellicisme » des dirigeants du Polisario, le mouvement de Hadj Ahmed propose une « voie de sortie pacifiste ». Ses adhérents, issus de la diaspora sahraouie ou anciens membres du Front ayant quitté l’organisation en raison de conflits internes, œuvrent à une « solution de compromis viable et durable au problème du Sahara occidental ». Contrairement au Polisario, le MSP soutient ouvertement le plan d’autonomie marocain, dont il voudrait « négocier les termes », sans pour autant rallier le royaume comme d’autres ont pu le faire. Une nouvelle ligne politique soutenue par des personnalités politiques de haut rang, comme l’ex-chef du gouvernement espagnol Jose Luis Zapatero, et visant à trouver une solution de compromis à un conflit qui dure depuis plus de quarante ans.

Cette démarche, à l’opposé de ce que prônent les dirigeants du Polisario, est évidemment perçue comme un acte de haute trahison. Ce qui a fait passer Hadj Ahmed Barikallah du statut de haut cadre de la RASD à celui de persona non grata et de félon. De Villa Cisneros à Madrid, en passant par Tindouf, Caracas, Alger et quelques autres lieux, portrait-itinéraire d’un nationaliste sahraoui devenu opposant.

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